Dans un entretien accordé au quotidien Les Echos, Philippe Maillard, président de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau, alerte sur l’état de dégradation du réseau d’eau et rappelle que son renouvellement permettrait la création de milliers d’emplois.
"Nous sommes de plus en plus inquiets sur l’état du réseau d’eau, dont 50 % datent d’avant 1970. Nous allons vers de graves problèmes dans quelques années si les services publics d’eau n’investissent pas davantage dans le renouvellement des canalisations vieillissantes", déclare Philippe Maillard aux Echos. "Actuellement, seulement 0,6 % en moyenne du réseau est renouvelé annuellement. A ce rythme, il faudra cent soixante ans pour le remplacer, alors que la durée de vie d’une canalisation va généralement de trente à quatre-vingts ans, selon les matériaux employés et les conditions d’exploitation. Aujourd’hui, en moyenne, 23 % de l’eau injectée dans les réseaux s’échappent des canalisations. Ce taux va augmenter de façon importante d’ici à quelques années, en contradiction avec les objectifs du Grenelle de l’environnement, si on ne relance pas les travaux sur les réseaux", prévient le président de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau.
Philippe Maillard souligne par ailleurs qu’"engager des travaux pour renouveler le réseau d’eau serait une action de relance forte créant des milliers d’emplois". "Selon les estimations des Canalisateurs de France, doubler le taux actuel de renouvellement du réseau d’eau potable – long de 900.000 kilomètres – pour le porter de 0,6 % à 1,2 % par an pourrait générer plusieurs milliers d’emplois dans les travaux publics", affirme le président.