Utiliser un drone sous-marin a de nombreux avantages. Dron'Eau en a fait une spécialité..
L’entreprise Dron’Eau a fait de l’inspection des installations d’eau potable, sa spécialité. Mais avec une particularité, elle utilise, lors des interventions, un drone sous-marin, une technologie qui évite ainsi la vidange, notamment des réservoirs d’eau.
La réglementation impose des inspections régulières aux réservoirs d’eau potable. Et surtout, ils doivent êtrevidangés pour pouvoir être inspectés, nettoyés et désinfectés annuellement, ce qui, à l’heure de la préservation des ressources en eau, ne s’inscrit pas forcément dans une démarche de développement durable... «Alors qu’aujourd’hui, grâce à l’utilisation d’un drone sous-marin, on peut réaliser une inspection particulièrement détaillée d’un site de stockage d’eau et offrir ainsi une solution "écolo-nomique" », explique Michel Bromboszcz qui a choisi de développer son activité principale grâce à cette technologie il y a un peu plus d’un an. Pour cela, il a choisi de s‘équiper d’un drone de la marque canadienne Deep Trekker. Doté d’une caméra à 270°, le drone va permettre l’observation de l’état de la sédimentation, la détection des fuites éventuelles et des introductions racinaires, l’analyse de la largeur des potentielles fissures et de la détérioration des matériaux de l’ouvrage. Il est également très pratique pour les réservoirs qui ne sont pas isolables. « Avec le drone, je propose d’aller faire l’inspection dans ces réservoirs, de la structure notamment, souligne le dirigeant qui propose ce service sur tout le territoire, et également à l’étranger. Le drone est équipé d’un pointeur laser avec 2 points lasers espacés de 2 cm qui, grâce aux photos, permettront d’estimer la taille de la fissure, et ainsi de mieux prévoir les travaux. Il est également équipé d’une pince pour saisir éventuellement un objet tombé au fond du réservoir ou faire des prélèvements d’eau ou de sédiment à une certaine profondeur. »
Pour les canalisations aussi Avec une taille d’environ 30 centimètres, le drone a également prouvé son efficacité dans l’inspection des canalisations, lorsque le diamètre le permet. Ainsi, les équipes d’Eau du Dunkerquoi ont fait appel au drone aquatique de Dron’Eau pour l’inspection d’une ancienne canalisation en fonte DN 700 de presque 100 ans. Le syndicat souhaitait s’assurer du bon état de cette canalisation majeure et difficile d’accès. L’intervention a nécessité l’ouverture de la canalisation chargée afin d’y faire passer le drone. Résultat : « L’opération a permis de voir qu’il y a avait en fait très peu de dépôt dans la canalisation et qu’elle était relativement en bon état », ajoute le dirigeant. Ici, la mesure des distances a également nécessité l’ajout d’un odomètre. « Désormais, ajoute-t-il, c’est l’ombilical de la machine, d’une longueur de 100 m qui est gradué, ce qui permet une mesure précise, au centimètre près. »
Des perspectives de développement « L’opération ne nécessite pas d’équipe d’intervention et ne mobilise qu’un seul opérateur, insiste Michel Bromboszcz. Par ailleurs, le temps d’intervention et d’immobilisation du réservoir est réduit et les contraintes de sécurité sont minimisées puisque l’intervention se fait depuis le sol. » Ces drones sont aujourd’hui essentiellement utilisés en France dans l’inspection maritime ou encore, pour l’inspection des barrages. Toute fois, ils sont largement utilisés aux États-Unis et au Canada pour l’inspection de réservoirs d’eau potable, et quand on sait qu’en France, on compte environ 27 000 réservoirs de stockage d’eau, pas toujours très récents, l’avenir du drone sous-marin semble plutôt prometteur.