Crise sanitaire, élections municipales, les dépenses des collectivités après avoir affiché une bonne année en 2019 ont reculé de 13 % en 2020 (12,5 % pour le bâtiment et 13,4 % pour les TP) mais sont restées toutefois supérieures au niveau plancher de 2015 à 2017. L’analyse des évolutions vient d’être livrée par le GIE Réseau des CERC. Quelques chiffres.
Avec 38,9 milliards d’€ en 2020, les dépenses BTP des collectivités territoriales reculent de 13 % en un an et se révèlent inférieures à la moyenne de longue période (41,4 milliards d’€). S’ajoutent celles liées au Grand Paris (établissement public à caractère industriel et commercial), dont le budget 2020 a été estimé à 4,4 milliards d’€ (soit une hausse d’environ 800 millions d’€ en 1 an). Même si la crise sanitaire a fortement impacté les dépenses, celles-ci restent supérieures aux niveaux planchers de 2015 à 2017 (dont le minimum a atteint 36 milliards d’€). Les dépenses s’inscrivent en retrait de respectivement 6,1 et 12,7 % par rapport à 2001 et 2008, années marquées, à l’image de 2020, par les élections municipales. Elles se sont en outre révélées inférieures, année par année, pour l’ensemble du dernier cycle municipal (2015-2020) en comparaison du cycle précédent (2009-2014).
Les Régions, seul maître d’ouvrage à avoir augmenté les dépenses en 2020 Par maître d’ouvrage, les évolutions des dépenses BTP entre 2019 et 2020 se révèlent opposées aux évolutions observées l’année précédente. Les régions, seul maître d’ouvrage ayant diminué ses dépenses BTP en 2019, sont également l’unique à les avoir augmentées en 2020. Il est à noter que les élections municipales ont impacté les communes et indirectement, les groupements à fiscalité propre ainsi que les syndicats, contrairement aux régions et départements dont les équipes n’ont pas changé. Les variations particulièrement marquées pour les groupements à fiscalité propre (-9 % cette année, -25,1 % en 2019), les communes (-20 % en 2020 contre +9,2 % l’année précédente) et les syndicats (-14,1 % pour 2020, +15,4 % pour 2019). La forte baisse enregistrée pour les communes modifie la répartition des dépenses entre les maîtres d’ouvrage ; la part des communes passe de 45,6 % en 2019 à 41,8 % en 2020. La part des régions croît de 5,1 à 6,2 % cette année, celle des groupements à fiscalité propre passe de 22,5 à 23,5 % et celles des départements progresse de 13,9 % en 2019 à 15,8 % en 2020. La part des syndicats demeure pratiquement stable à 12,7 % du total.
Rebond des prévisions BTP pour 2021 La tendance s’inverse pour 2021, puisque les premiers mois annoncent une forte reprise des prévisions budgétaires pour 2021, se rapprochant du point haut de 2019 : +11,6 % par rapport à 2020, +22,6 % par rapport à 2015 (début du cycle municipal précédent). Ces prévisions constituent les deuxièmes plus élevées depuis 2009, après le pic de 2019. L’impact de la crise sanitaire en 2020 s’est essentiellement fait sentir sur les prévisions. Pour retrouver les niveaux de dépenses de 2019, il faudrait que le taux de réalisation atteigne environ 62 % cette année, ce qui serait plus élevé que les 5 dernières années. Aux 72,3 milliards d’€ de dépenses prévues pour 2021, s’ajoutent celles liées au Grand Paris, dont le budget 2021 est estimé à environ 4,4 milliards d’€. À noter que cette hausse des prévisions est attendue sur l’ensemble du territoire, avec une progression toutefois plus marquée pour les travaux publics que pour le bâtiment.