Le potentiel de la géothermie de surface de la Métropole du Grand Paris a été cartographié après un an et demi de travail.
C’est après un an et demi de travail que le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et la Métropole du Grand Paris, avec l’appui de l’Ademe et en partenariat avec l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), ont identifié les zones favorables au développement de la géothermie pour réchauffer ou refroidir les bâtiments. Le potentiel calorifique du sous-sol dans les 131 communes métropolitaines y est jugé considérable.
Déployer la géothermie sur le territoire
Dans le cadre de son Plan Climat Air Énergie Métropolitain (PCAEM), la Métropole du Grand Paris et le BRGM, Service géologique national, ont lancé une étude pour connaitre le potentiel de la géothermie de surface sur le territoire comprenant Paris et les 130 communes métropolitaines environnantes, afin de disposer d’un outil d’aide à la décision pour le déploiement de cette énergie durable identifiée comme principale source d’énergie renouvelable. La géothermie dite de surface permet de capter la température du sous-sol entre 0 et 200 mètres de profondeur afin de réchauffer ou de refroidir des bâtiments selon les besoins saisonniers. Souvent couplés à une pompe à chaleur, les dispositifs utilisés peuvent, selon les cas, s’adapter aux maisons individuelles, aux grands bâtiments tertiaires ou à des quartiers entiers.
Appréhender la quantité d’énergie disponible
Les géologues et thermiciens du Service géologique national ont pu ainsi évaluer la quantité d’énergie qui pourrait être extraite du sous-sol métropolitain via deux techniques éprouvées : les échangeurs verticaux et les doublets sur nappes. La première consiste à faire circuler un fluide dans des sondes enfouies dans le sous-sol afin que celles-ci absorbent la température ambiante. La seconde permettrait d’exploiter directement les calories des nappes d’eau contenues dans les roches du Lutétien, de l’Yprésien-Cuisien et dans la Craie. Ce contexte hydrogéologique nécessite l’installation de systèmes locaux en boucle ouverte permettant le pompage d’une eau légèrement plus chaude que la surface en hiver (et plus froide en été). L’ensemble doit être couplé à une pompe à chaleur, machine peu énergivore qui permet d’élever ou d’abaisser la température extraite du sous-sol afin d’optimiser la production de chaud en hiver et de froid en été.
Décarboner la facture du Grand Paris
À l’échelle de la Métropole du Grand Paris, la consommation actuelle en énergie thermique (chauffage, eau chaude sanitaire, climatisation) est estimée à 50,94 TWh par an. Selon l’étude menée par le BRGM, la géothermie de surface pourrait en théorie couvrir plus de la moitié de ces besoins, si tous les bâtiments disposaient des systèmes de distribution adéquats exigés par les pompes à chaleur. À ce jour, on estime à 900 le nombre d’installations de géothermie de surface au sein de la Métropole du Grand Paris.