Déjà pionnier en 1999 avec la nanofiltration, le Sedif pari à nouveau sur le futur avec l’Osmose inverse basse pression, synonyme d’une eau débarrassée des micro polluants, du calcaire et même, à terme, du chlore.

L’usine de production d’eau potable de Mery-sur-Oise est le "bijou technologique" du Sedif (Syndicat des eaux d’Ile-de-France). Il y a 22 ans, cette usine a fait le pari de la nanofiltration et reste aujourd’hui encore à la pointe de la qualité de l’eau. Toutefois, de nouvelles menaces comme les micropolluant ou l’envie d’en finir avec le calcaire et le chlore poussent le syndicat à innover à nouveau. Cette fois, il s’agit d’osmose inverse basse pression, un procédé similaire à celui du dessalement, sauf qu’il agit à des pressions bien plus basses. Les membranes de filtration utilisées sont tellement fines que seules les molécules d’eau peuvent passer. Même le calcaire est arrêté ! Le blocage complet de la matière organique prive de nourriture d’éventuelles bactéries qui finissent par mourir, ce qui permet de quasiment supprimer le chlore présent justement pour tuer les bactéries.

Maitriser la technique

Le syndicat assure que la consommation énergétique est la même qu’avec la nanofiltration. Equiper la station de Mery-sur-Oise pour une mise en service en 2025 se fera sans trop de difficultés puisqu’elle dispose déjà de l’infrastructure de filtration. Pour les usines de Neuilly-sur-Marne et de Choisy-le-Roi, il faudra tout construire de zéro et l’inauguration se fera en 2030. Le procédé retenu suite à une consultation internationale sera connu en mai 2023. Pour l’instant, 40 ingénieurs du Sedif et 35 experts indépendants planchent sur les réponses données par les entreprises qui ont répondu à la demande du Sedif. Le syndicat a exposé ses objectifs. Charge aux répondants de trouver la façon d’y parvenir.