Il était l’heure pour les carriers de faire un bilan d’étape sur les deux grands axes promus par le Livre blanc qu’avait publié la profession en 2011 : la mise en œuvre d’une stratégie nationale de gestion des granulats, et l’instauration du principe d’économie circulaire. Un nouveau document vient désormais fixer les pistes de travail comme l’accroissement du recyclage ou le transport fluvial et ferré.
Le début de l’année 2017 a ainsi été marqué par la présentation du nouveau Livre blanc de l’UNPG (Union nationale des producteurs de granulats), intitulé « Carrières et granulats à l’horizon 2030 », qui fait le lien entre les progrès accomplis depuis les 5 dernières années (et la parution du précédent Livre blanc) et les pistes d’améliorations. L’approvisionnement régional, désormais inscrit dans les politiques publiques, ainsi qu’un engagement envers la gestion durable de la ressource par le biais de la signature d’un engagement volontaire pour la croissance verte, sont autant d’avancées réalisées depuis 2011. Par ailleurs, la profession souligne encore et toujours sa contribution à la biodiversité et à sa connaissance scientifique. Des défis restent malgré tout à relever dans les années à venir, à commencer par la nécessaire adaptation des carriers à une économie qui devient de moins en moins consommatrice de granulats. De plus, dans l’optique d’améliorer l’acceptabilité de l’activité, les acteurs plaident pour plus de transparence et de participation du public.
Augmenter de 50% les granulats recyclés
Car en toile de fond, Arnaud Colson, président de l’UNPG, rappelle l’importance de la consommation de granulats aujourd’hui en France : « 426 millions de tonnes de matériaux minéraux sont utilisées chaque année pour répondre aux besoins du BTP. Sur ce total, 23% sont issus du recyclage, soit 100 millions de tonnes – toutes catégories confondues, granulats recyclés in situ, granulats recyclés et granulats artificiels. Ce résultat s’inscrit plus largement dans un taux de recyclage et de valorisation des déchets de chantiers qui est de l’ordre de 60% ». Pour accroître cette performance, la profession compte sur des innovations industrielles telles que la réduction de la production de produits stériles ou encore la préservation de la ressource en eau. A l’heure actuelle, plus de 700 installations industrielles produisent des granulats de recyclage sur des carrières ou sur des plateformes spécialement aménagées et équipées à cet effet. Et l’objectif est déjà fixé : augmenter de 50% les 19 millions de tonnes de granulats recyclés pour atteindre les 30 millions de tonnes d’ici 2020.
Planification et simplification
L’autre cheval de bataille de l’UNPG réside dans la planification territoriale et la simplification administrative : il s’agit de mieux prendre en compte les spécificités et les besoins de chaque région française, et de proposer un Schéma régional des carrières qui devra trouver sa place dans le millefeuille administratif tricolore. « La difficulté consiste à continuer à innover dans un contexte réglementaire toujours plus contraignant », poursuit Arnaud Colson. « Il faut continuer à prendre à bras-le-corps le défi de l’économie circulaire, et organiser la planification territoriale, tout cela avec la problématique de compatibilité entre les différents documents juridiques. Notre profession a encore des efforts à faire, c’est vrai, mais elle a également conscience des enjeux. » Des enjeux qui tournent autour de la participation du public, de la transition énergétique, de la préservation de la biodiversité, de la santé-sécurité et de la prospection. Mais il est un enjeu sur lequel Arnaud Colson veut particulièrement alerter, c’est celui du transport : « Nous n’utilisons que 20% des voies d’eau en Ile-de-France, et seulement 5% à l’échelle du pays ! Le développement du transport fluvial fait donc partie de nos pistes de travail, au même titre que la préservation du transport ferré. En effet, nous constatons malheureusement une dégradation des liaisons capillaires, or les carrières ont besoin de ce réseau ferré secondaire pour acheminer leur production. En conclusion, je dirais qu’il nous faut d’abord avoir une approche nationale, puis une approche régionale des enjeux qui se présentent à nous », résume Arnaud Colson.
