Le rechapage, la seconde vie des pneumatiques
Un pneu de poids lourd peut avoir plusieurs vies grâce au rechapage. Cette opération consiste à remplacer la bande
de roulement usée d’un pneumatique, afin de lui permettre une seconde, voire une troisième vie, et après s’être assuré de la qualité de la carcasse/ossature. Le rechapage s’inscrit dans un schéma d’économie circulaire depuis de nombreuses années et présente plusieurs avantages, aussi bien environnementaux qu’économiques :
- Il permet en moyenne d’allonger la durée de vie d’un pneu par 2,5 (1 rechapage / durée de vie x2, 2 rechapages/ durée de vie x3 ..) en lui apportant une nouvelle bande de roulement lorsque la précédente a atteint sa limite d’usure.
- Il permet des économies sur les matières premières car un pneu rechapé ne consomme qu’environ 20% de caoutchouc.
- Il est plus économique à l’achat, de l’ordre d’environ 40% moins cher qu’un pneu traditionnel.
- Le gain pour l’utilisateur, hormis l’aspect écologique, est aussi son coût de revient et sa rentabilité kilométrique.
Des matières premières plus responsables
Si bon nombre d’usines sont déjà neutres en carbone, d’ici 2050, tous les manufacturiers ont un objectif commun : commercialiser des pneus qui ne font plus appel à une matière première d’origine fossile. D’un point de vue fabrication ensuite, certains utilisent désormais des matériaux biosourcés d’origine végétale. L’hévéa, déjà utilisé, fait aujourd’hui de la place au taraxacum, un pissenlit dont les racines secrètent un liquide qui pourrait concurrencer le latex. De plus en plus de matériaux sont issus de l’économie circulaire, notamment par la réutilisation de caoutchouc usagé ou le réemploi de câbles métalliques permettant la fabrication de pneus neufs. De fait, certains manufacturiers revendiquent au moins 50% de la fabrication de leurs pneus via des matériaux bio sourcés.
Une gomme économe
Pour fabriquer des pneus moins consommateurs de matières premières et d’énergie, les pistes sont nombreuses. La prise en compte de la forme de la carcasse du pneu, d’abord, pour une empreinte au sol plus harmonieuse et moins consommatrice, est importante, tout comme la chimie du pneu. En effet, la consommation d’énergie peut varier selon la qualité de la gomme plus ou moins adhérente. Tout l’enjeu réside dans le fait d’avoir des gommes qui offrent une résistance au roulement inférieure, sans pénaliser la performance et la sécurité. Par ailleurs, les industriels introduisent également dans la fabrication des pneus des matières premières différentes, dont la silice qui permet de résoudre l’équation résistance au roulement abaissé/ freinage sur chaussée mouillée conservé.
Une durée de vie allongée
Selon les chiffres du Centre Français du Caoutchouc et des Polymères (CFCP), la longévité moyenne d’un pneu de camion varierait entre 120 000 et 220 000 kilomètres, selon la gamme du pneu choisie et son usage quotidien. Un transporteur qui ne roule que sur autoroute sur de longs trajets usera moins sa gomme qu’un livreur sur des routes de campagnes moins bien entretenues. Ainsi des pneus haut de gamme auront une durée de vie pouvant aller jusqu’à 220 000 kilomètres. Ils apporteront en outre :
• une excellente adhérence,
• un faible bruit de roulement,
• des économies de carburant,
• un confort de conduite inégalable.
La longévité peut donc être augmentée grâce au rechapage ou via le recreusage du pneu. Il s’agit d’une opération consistant à enlever de la gomme dans le matelas de gomme existant, pour redonner de la profondeur de sculpture. Il est recommandé aux poids lourds de faire recreuser leurs pneus lorsqu’il ne reste plus que 3 à 6mm de bande de roulement. Cependant, les pneus de poids lourds qui ont une bande de roulement endommagée ne se prêtent ni au recreusage ni au rechapage.
Des solutions connectées
Les pneumatiques sont entrés eux aussi dans l’ère de l’électronique. Bientôt, le pneu sera connecté, ce qui lui permettra de communiquer avec le véhicule et son utilisateur pour délivrer des informations sur son état. Alors qu’aujourd’hui la plupart des ordinateurs de bord permettent d’indiquer la condition du pneu et notamment sa pression, des puces seront prochainement intégrées à ces derniers pour pouvoir donner des indications sur la profondeur du pneu, sa température et si cette dernière est trop élevée, alerter pour éviter les incidents. Les manufacturiers et les distributeurs proposent maintenant des solutions complètes à l’utilisateur pour accompagner le pneu et son usage : un pneu pucé, un système de vérification du pneu à l’entrée du parc à l’aide de plaques qui analysent la bande de roulement...