Une semaine après l’officialisation du rachat de Locarmor par le groupe Berto, Emmanuel de Maistre, COO du groupe et membre du Directoire explique les raisons de cette acquisition et les ambitions dans le domaine de la location de matériels. Le dirigeant nous en dit plus sur la stratégie globale.
BTP M : Avec l’acquisition de Locarmor, le groupe Berto devient de facto un acteur qui compte dans le secteur des loueurs de matériels ?
EDM : Tout commence avec l’acquisition d’Eurolev en 2012 qui nous a permis de nous intéresser de plus près au monde des matériels ce qui nous a convaincu d’entrer dans cette dynamique en parallèle de notre activité de location de véhicules industriels. Nous avons ensuite acquis Actiloc en 2016, puis ATNA un peu plus tard, et enfin Carriescopic il y a bientôt deux ans, pour constituer un pôle location intéressant et très complémentaire pour le groupe. A partir de cela, notre volonté était donc de croître dans ce domaine. Avec Locarmor, c’est d’abord parti d’une rencontre, comme c’est souvent le cas, avant de constater que nous partagions le même ADN et les mêmes valeurs et notamment la pérennité de leur marque. Cette acquisition nous permet donc de faire un pas de plus dans le domaine de la location de matériels avec un CA situé entre 130 et 140 millions d’euros et un parc global estimé à 26 500 matériels (*) pour l’ensemble du pôle aujourd’hui dirigé par Frédéric Besnier. (*) avant l’acquisition de Locarmor, le groupe Berto possédait un parc de 15 000 unités auxquelles s’ajoutent les 11 500 matériels de Locarmor.
BTP M : Au regard de la croissance du groupe Berto ces dernières années et plus particulièrement dans le domaine de la location de matériels, quels sont les objectifs à moyen terme ?
EDM : Nous allons continuer à croître raisonnablement. Certes, il y a eu des acquisitions, on vient de les mentionner, mais aussi une croissance organique, avec l’ouverture de nombreuses agences et le maillage du territoire se poursuivra. Notre vocation est de poursuivre notre chemin dans ce secteur de la location de matériels. Le groupe Berto a pour vocation de viser le milliard d’euros de CA aux alentours de 2030 et comme nous souhaitons préserver les équilibres, notre intérêt est d’accompagner la croissance dans tous les secteurs qui nous intéressent.
BTP M : L’intégration de Locarmor permet aussi au groupe Berto d’explorer de nouveaux territoires ?
EDM : Complètement. D’abord, Locarmor est un acteur régional basé sur les 5 départements avec une belle réussite, c’est donc une extension géographique pour le groupe Berto. Locarmor est une marque forte avec une identité régionale très ancrée localement que nous souhaitons préserver. Parallèlement, cette acquisition nous permet aussi de découvrir de nouveaux métiers tels que le terrassement, l’outillage, le matériel routier ou encore le modulaire.
BTP M : Locarmor peut-il aujourd’hui profiter de son nouvel environnement et de la puissance du groupe Berto pour prétendre aussi à une extension de territoire ?
EDM : Quel serait pour Locarmor l’intérêt de se développer en dehors de la Bretagne ? Nous disposons déjà avec Eurolev, par exemple, d’une base à Rouen par exemple. Toutefois, nous pouvons faire jouer les synergies et les savoir-faire entre nos différentes entités pour encore mieux mailler les territoires sur lesquels nous sommes présents. Mais je pense que la vocation et la régionalisation de Locarmor sur ses territoires naturels resteront en l’état, mais, en revanche, la complémentarité peut jouer son rôle.
BTP M : Locarmor possédait également la carte Yanmar, que le groupe distribuait sur 2 agences… Vous conservez cette carte en devenant par la même occasion distributeur ?
EDM : Oui. Locarmor distribuait Yanmar sur les 4 départements. Vous dire que nous ouvrirons d’autres agences serait prématuré. Nous allons d’abord observer comment cela fonctionne, suivre le nombre de mini-pelles qui se vend en Bretagne, c’est intéressant. Cependant, si Yanmar est une marque japonaise, elle est aussi produite, en partie à Saint-Dizier, ce qui nous oblige à regarder cela de plus près, nous sommes très attachés à être des relais de l’industrialisation française. Il est possible que nous nous intéressions également au métier de distributeur de matériels.