La Fédération Française du Bâtiment (FFB) présente les résultats conjoncturels de la profession ce matin, l’occasion de souligner que bien qu’une amélioration de l’activité se fasse sentir depuis le début de l’année, la prudence est encore de mise, faute d’un nombre suffisant d’indicateurs favorables. Détails.
Selon la FFB, la reprise de l’activité s’est donc confirmée depuis la fin 2015 dans le bâtiment, comme semblent en témoigner l’amélioration progressive des matériaux mis en œuvre par le secteur et la hausse des carnets de commandes, même si ces deux signaux positifs s’observent principalement dans le gros-œuvre. De plus, les crédits à l’investissement s’accélèrent également. En revanche, la FFB pointe du doigt les impacts éventuels des intempéries de ces derniers mois (pluies et inondations).
Résidentiel et non-résidentiel en progression
Dans le logement neuf, les ventes de logements du secteur privé ont progressé de 13% en glissement annuel sur quatre mois à fin avril 2016 (soit de janvier à avril 2016, en comparaison à la période de janvier à avril 2015) dans l’individuel diffus, et de 15,2% au premier trimestre 2016 par rapport au même trimestre de 2015 dans la promotion immobilière. Pour mémoire, la FFB prévoit environ 380 000 logements mis en chantier en 2016, soit une hausse de 10%. Dans le non-résidentiel neuf, hors locaux agricoles et hôtellerie, et en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2016, les surfaces autorisées et commencées s’inscrivent respectivement en hausse de 15% et 10%.
Inégalités territoriales
Le marché de l’amélioration-entretien demeure pour sa part bloqué, à cause de l’absence d’indicateurs fiables et complets. Aucune mesure ne parvient pour l’instant à redynamiser ce segment d’activité. Sur le plan des fractures territoriales, la FFB note que les inégalités persistent selon les régions, les zones rurales connaissant toujours davantage de difficultés que les zones plus urbanisées. L’atonie de l’activité et le recul des marchés publics gèlent les perspectives et plombent le moral des chefs d’entreprises. Concernant la commande publique, la FFB se félicite que les élus locaux soient parvenus à comprimer la hausse de leurs dépenses de fonctionnement, mais souligne que l’investissement leur a trop souvent servi de variable d’ajustement. L’organisation précise en outre que le plan Juncker n’a eu que peu, voire pas, d’impact dans le secteur.
Hausse de l’intérim
Au niveau de la production, au premier trimestre 2016, en glissement annuel, l’effectif salarié s’inscrit en recul de 15 500 unités (-1,5%) et celui de l’intérim en équivalent temps plein affiche une progression de 5 000 postes (+7,2%), soit une baisse globale de 10 500 postes (-0,9%). Quant aux entreprises, elles continuent d’afficher une certaine résistance, avec un net recul des défaillances en ce début 2016. La chute s’établit à 17,5% dans le bâtiment (-18% dans le gros œuvre et -17,2% dans le second œuvre). Toutefois, la FFB précise que cette résistance masque des marges qui continuent de s’éroder et des trésoreries toujours à la peine. Enfin, l’organisation continue à rédiger son référentiel de branche en vue de l’instauration du compte pénibilité, mais la multiplicité des tâches ainsi que la prise en compte de la polyvalence ralentissent ses travaux, et c’est pourquoi la FFB demande le report d’un an de l’entrée en vigueur du dispositif.