Le Programme Prioritaire 1 du nouveau plan stratégique quinquennal Horizon 2020 de l’OPPBTP a pour objectif de faire en sorte que 100 % des entreprises du BTP aient un document unique et un plan d’action à jour d’ici cinq ans.
L’OPPBTP a fait réaliser une enquête de mesure de la perception des entreprises au sujet du Document Unique d’Evaluation des Risques (DUER). Celle-ci a été menée par l’institut ViaVoice, du 20 février au 20 mars 2016, auprès d’un échantillon de 1 103 entreprises de toutes tailles représentatives de l’ensemble du secteur du BTP et de ses différents métiers. "Cette enquête va permettre d’orienter nos actions d’incitation à la réalisation de l’évaluation des risques et de créer de nouveaux outils d’accompagnement pour aider les entreprises, notamment les TPE, à formaliser les actions de prévention. Nous reproduirons l’enquête en fin de période de plan stratégique pour mesurer et analyser les progrès réalisés", souligne Marie-Christine Guillaume, Directrice des Services et Prestations de l’OPPBTP. 82 % des entreprises interrogées déclarent avoir réalisé un Document Unique. Toutefois, il existe un écart significatif (20 points) entre les entreprises de plus de 20 salariés (20 à 49 salariés : 96 % - Plus de 50 salariés : 98 %) et les entreprises d’un à 5 salariés (76 %). Par ailleurs, l’enquête met en évidence la différence des résultats par métiers : charpente/couverture (91 %), TP/Génie civil (87 %), Lots techniques (84 %), Gros oeuvre, maçonnerie, taille de pierre (80 %), second oeuvre (78 %). Le facteur incitatif le plus cité est l’obligation réglementaire (84 %). La volonté d’améliorer les conditions de travail et de diminuer les accidents est plus faiblement mentionnée (22%).
L’identification des actions de prévention à mener est insuffisante
Parmi les 82 % d’entreprises qui déclarent avoir fait leur DU, 54 % l’ont associé à un plan d’action. Il s’agit, pour 95 %, d’entreprises de 50 salariés et plus, 67 % sont dans les métiers des TP/Génie civil et 58 % sont affiliées à une organisation professionnelle. Les principaux risques traités dans le plan d’action des entreprises l’ayant réalisé sont : les chutes de hauteur, de plain-pied ou d’objets (42 %), les accidents routiers (10 %) et les TMS (6 %).
Une démarche collective pour 3 entreprises sur 4
Pour près de 3 entreprises sur 4 (73 %), le DUER constitue une démarche collective. Ainsi, pour 40 %, une grande partie de l’entreprise a été associée, en particulier dans les métiers Charpente et couverture (45 %) ; pour 33 %, une petite partie de l’entreprise a été associée, dont 64 % de structures de 50 salariés et plus ; et, enfin, pour 25 %, personne n’a été associé. Le taux d’entreprises ayant présenté le DUER à l’ensemble des collaborateurs après réalisation n’est que de 62 %. Ainsi, logiquement, seuls 50 % déclarent que le DUER est connu de leurs collaborateurs (16 % très bien connu et 34 % assez connu) contre 48 % qui affirment qu’il n’est pas connu (35 % peu connu et 13 % pas connu du tout), spécialement dans les entreprises de 6 à 9 salariés (56 %).
Des freins qui constituent des pistes de travail
Les entreprises sont partagées sur l’impact du DU (52 % considèrent qu’il n’y en a aucun). Ce sentiment est plus fortement ressenti par les entreprises n’étant affiliées à aucune organisation professionnelle (60 %). Elles disent souhaiter "avoir plus d’information sur le DU", "avoir la certitude de l’utilité de ce document". Le manque de temps (54 %) est le principal facteur dissuasif. Les entreprises le formalisent ainsi : "Ca prend beaucoup de temps", "C’est très lourd à faire", "C’est contraignant". Elles attendent, en priorité, une simplification de la démarche et son adaptation à la taille de l’entreprise.