Plurial Novilia, société du groupe Action Logement, n’est pas un bailleur social comme les autres. Il se définirait plutôt comme un acteur de l’habitat social innovant. Son rôle, imaginer au quotidien des solutions originales et efficaces afin de répondre aux besoins des collectivités locales et de leurs habitants dans les régions Ile-de-France et Grand Est. C’est dans ce cadre que prend forme aujourd’hui Viliaprint, un projet expérimental, mixant impression 3D en béton et éléments préfabriqués.
Les contours techniques et architecturaux du projet Villiaprint viennent d’être dévoilés. Conçu par Plurial Novilla et l’agence Coste Architectures, le projet est également lauréat de l’appel à projets « Architecture de la Transformation 2018 » de la Caisse des Dépôts et l’USH et du Trophée de l’Innovation du Grand-Est. A travers ce projet, le bailleur social ne cache pas son ambition de faire évoluer la construction de logement social en France en intégrant pleinement la technologie de l’impression 3D, et en la faisant passer du stade expérimental actuel à un stade pleinement opérationnel et reproductible. Comme l’explique Alain Nicole, directeur dénéral de Plurial Novilia : « Le travail mené depuis presque un an sur Viliaprint, avec le concours des équipes du Lab’CDC et l’Agence Coste Architectures, nous a confortés dans l’idée que la technologie d’impression 3D offre des possibilités quasi-infinies en matière de construction. Pour la première fois en France, nous avons poussé la réflexion au-delà d’une simple utilisation « annexe » de cette technologie, et avons imaginé une manière de réaliser la majeure partie des éléments porteurs d’une maison en impression 3D. Le résultat est un projet original architecturalement parlant, tout en étant maîtrisé à tous les niveaux (coûts, délais, performances) et parfaitement reproductible par d’autres bailleurs ».
Une mixité des techniques de construction Situé au coeur de l’écoquartier Rema’Vert à Reims, sur une parcelle de 1000 m2, Viliaprint accueillera à l’horizon 2020 cinq maisons de plain-pied, allant du T3 au T5, et leurs cinq places de parking attenantes. Du fait du côté longiligne de la parcelle, l’Agence Coste Architectures a choisi d’optimiser l’espace en réalisant des maisons mitoyennes, reliées par une grande « nappe » végétale en toiture, et bénéficiant chacune de ses propres espaces extérieurs. « Nous nous sommes inspirés de deux systèmes constructifs non conventionnels et innovants pour définir les grandes lignes architecturales du projet : l’impression 3D d’une part, pour la plupart des murs des maisons, innovation puissante permettant la réalisation de lignes courbes, complétée par des modules construits hors-site pour les blocs fonctionnels des maisons d’autre part », explique Emmanuel Coste de l’Agence Coste Architectures. Chaque maison sera en effet composée d’élements en 3D béton et d’un module implanté au nord, comprenant la cuisine, le cellier, l’entrée, les toilettes et la salle d’eau. Ces modules réalisés « hors-site » permettront des gains de délais, de performances et de qualité. Au sud de ces modules se déploieront des murs en béton imprimés 3D, réalisés avec des formes plus libres, courbes, en partenariat avec la start-up XtreeE et le groupe Vicat. Ces murs composent le séjour et les chambres et seront reliés aux modules grâce à des menuiseries vitrées créant des failles lumineuses avec connexions visuelles.
Un projet à dimensions multiples Pour Jérôme Florentin, directeur de la maîtrise d’ouvrage de Plurial Novilia, « Le projet dévoilé aujourd’hui correspond parfaitement à l’ambition que nous nous sommes fixés dès le début avec Viliaprint. L’intégration poussée de l’impression 3D nous permet en effet de repousser les limites architecturales de la construction, en proposant notamment des formes arrondies ou elliptiques. La flexibilité ainsi obtenue en matière d’aménagement de l’espace offre la possibilité de créer des modèles originaux, adaptés aux nouveaux usages ». « L’ensemble des innovations que nous sommes actuellement en train de tester sur ce projet constitue non pas une innovation incrémentale mais une innovation de rupture au sens propre du terme », conclut Jean-Claude Walterspieler, président de Plurial Novilia.