Une opportunité pour Bruno Pillon, président du Syndicat Français de l’Industrie Cimentière (SFIC) et président des activités France de HeidelbergCement, de rappeler les enjeux et les actions du secteur. Les industriels saluent les annonces qui ont été faites de poursuivre et renforcer le soutien de l’État et la démarche de Contrat de Transition Ecologique au niveau de chaque site. Ils partagent la volonté d’accélérer les possibilités de rehausser les ambitions de la trajectoire de décarbonation du secteur cimentier publiée en 2021. Enfin, la planification territoriale, avec le déploiement de hubs industriels et des infrastructures associées, répond à leurs attentes et est totalement en phase avec la logique d’écologie territoriale développée de longue date par l’industrie cimentière.
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La feuille de route de l’industrie cimentière publiée en mai 2021 prévoit une baisse des émissions de 24% en 2030. Les 2/3 restants des émissions de carbone du secteur cimentier sont liées à la décarbonatation du calcaire au moment de la production du clinker et sont donc, par nature, difficiles à réduire. Les technologies de rupture type CSCV - Captage, Stockage du CO2 et Valorisation - sont donc essentielles pour aller plus loin et continuer à produire un ciment compatible avec les objectifs de neutralité carbone de l’Europe. Le déploiement de ces technologies grâce au secteur cimentier crée une opportunité supplémentaire de création de valeur et d’emplois pour leurs territoires d’implantation, que ce soit par les infrastructures à créer dans le cas du stockage de CO2 ou dans la production de molécules de synthèse dans le cas de la valorisation du CO2.
Fort de ces annonces, le secteur poursuit et accélère en confiance le déploiement de ces technologies particulièrement coûteuses mais incontournables. Ces investissements ne se feront qu’avec le soutien des pouvoirs publics. Seule une action volontariste de développement de CSCV permettra le maintien d’un leadership français dans l’industrie des matériaux de construction. Le secteur appelle donc à une planification territoriale que ce soit pour le transport, le stockage, la réutilisation du carbone ou encore le déploiement de nouveaux moyens de production d’une électricité décarbonée et compétitive. Par ailleurs, la mise en place des infrastructures et des hubs de transformation doit être réfléchie collectivement, dès aujourd’hui, en associant les porteurs de solutions technologiques. Cet intense travail sur les process industriels se double d’un accompagnement de la filière de la construction avec, par exemple, la mise à disposition de la « boite à outils ». Développée par le SFIC, cette « boite à outils » a été conçue pour partager le fruit d’études et d’analyses qui montrent les pistes d’amélioration de l’impact carbone des parties d’ouvrage du gros oeuvre. Elle propose notamment des réflexions sur la conception des ouvrages pour une utilisation du béton qui permette de faire mieux en utilisant moins et mieux le matériau. C’est également la responsabilité des industriels du secteur de s’engager dans cet accompagnement auprès des acteurs de la chaîne de valeur de la construction pour que les propriétés du béton (durabilité, résistance au feu, inertie thermique…) soient utilisées au plus juste.