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13 400 défaillances d’entreprises au T3 2024

PUBLIÉ LE 15 OCTOBRE 2024
LA RÉDACTION
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13 400 défaillances d’entreprises au T3 2024
Crédit : Altares
Le groupe Altares dévoile les chiffres des défaillances d’entreprises en France pour le 3e trimestre 2024. En hausse de 20 %, le niveau de défaillances est au plus haut, mais la décélération se confirme depuis plusieurs mois. Différents signaux rassurants se dessinent avec la résistance de la construction dans un contexte économique pourtant si difficile. 

13 429 entreprises sont tombées en défaillance entre le 1er juillet et le 30 septembre 2024, soit une hausse de 20,1 % par rapport à la même période de 2023. La France remonte ainsi à sa sinistralité des étés 2013 à 2015 un peu sous le plafond des 14 000 défauts. Le nombre de sauvegardes augmente peu (+ 4,7 %), restant sous les 300 procédures (291) et concentre toujours à peine plus de 2 % de l’ensemble des procédures (2,2 %). Les redressements judiciaires (RJ) sont en hausse encore rapide de 34,5 % pour 3 816 jugements prononcés. Ils représentent désormais plus de 28 % des décisions. La hausse des jugements de liquidation judiciaire (LJ) tombe nettement sous les 20 % (+ 15,6 %). 9 322 liquidations directes ont été prononcées, soit un peu plus de 69 % de l’ensemble des procédures, un taux plus conforme au ratio traditionnellement observé.

Le risque s’accélère encore chez les employeurs.

86 % des entreprises défaillantes comptent moins de cinq salariés et donnent donc le ton de la tendance globale. Près de 11 600 très petites structures sont entrées en défaillance, un nombre en augmentation de 20 % par rapport au 3e trimestre 2023. Quasiment les trois quarts (73 %) d’entre elles ont fait l’objet d’une liquidation directe. Les TPE de six à neuf salariés sont davantage en difficulté. 775 sont tombées en défaillance, c’est 31 % de plus sur un an. L’accélération des défauts est tirée par la procédure de redressement judiciaire qui s’envole de 61 %. Les PME de moins de cinquante salariés résistent davantage. 970 procédures ont été ouvertes, un nombre en hausse de « seulement » 13 %. Pour cette typologie d’entreprises, la poursuite d’activité est privilégiée ; moins d’une société sur deux (45 %) est directement liquidée.

Au-delà de cinquante salariés, en revanche, la situation reste tendue. 106 PME-ETI sont entrées en défaillance au cours de ce 3e trimestre, c’est 47 % de plus sur un an. Le nombre de sociétés directement liquidées est quasi stable (17). Plus du tiers de ces liquidations ont été prononcées sur résolution d’un plan de redressement non respecté. Sauvegardes et redressement constituent donc l’essentiel (84 %) des décisions judiciaires, favorisant ainsi le maintien de l’activité et de l’emploi.

 La question de l’emploi est naturellement plus marquée lorsque les défaillances accélèrent chez les PME-ETI. Au cours de ce 3ème trimestre, près de 52 000 emplois sont menacés ; c’est 13 300 de plus que lors de l’été 2023. 20 000 de ces emplois sont associés à des sociétés placées en liquidation mais près de 32 000 sont portés par des sociétés sous redressement judiciaire ou en sauvegarde et donc susceptibles d’être en partie maintenus.

Les plus jeunes entreprises résistent mieux 

Les jeunes entreprises, créées à partir de 2022, continuent de mieux résister. 1900 structures âgées de moins de trois ans sont entrées en défaillance, c’est 12,4 % de plus sur un an. En revanche, elles se présentent devant le tribunal généralement insuffisamment solides pour permettre l’ouverture d’une période d’observation. 78 % d’entre elles sont ainsi immédiatement liquidées. Au-delà de trois ans, les tendances sont globalement homogènes. La hausse des défaillances est à peine supérieure à 20 %. En revanche, une société âgée bénéficiera plus fréquemment d’un redressement judiciaire ou d’une sauvegarde que les plus jeunes. Le B2C se redresse progressivement tandis que le B2B est parfois à la peine.

Après des mois d’activité atone, les activités à destination du consommateur, notamment le commerce de détail et les services à la personne, pénalisés par une forte inflation retrouvent des clients. En revanche, le B2B est encore à la peine notamment dans les transports ou le commerce de gros. La construction souffre mais ne s’écroule pas.

De fortes disparités de tendances côté B2B

Si le commerce de détail (+ 11%) retrouve des couleurs, c’est moins le cas pour le commerce interentreprises qui au global accuse une hausse de + 40 % du nombre de défaillances. La sinistralité augmente de 43 % dans les matériaux de construction, 44 % dans les biens domestiques ou même 53 % dans les machines et équipements pour l’industrie.

Dans l’industrie manufacturière, l’augmentation des défaillances ralentit (+ 14 % ; 522). La situation s’améliore dans la métallurgie-mécanique (- 6 % ; 76) ou l’imprimerie (- 38 % ; 31) mais reste compliquée dans les matériaux de construction (+ 22 % ; 45) et bien davantage encore dans le textile-habillement (+ 59 % ; 54). Dans les activités de services à destination des entreprises, la trajectoire reste difficile pour les activités de conseil (+ 41 % ; 337) ou de sécurité (+ 39 % ; 99) particulièrement celles liées aux systèmes de sécurité plus que la sécurité privée. Le transport de marchandises n’est pas épargné par les tensions du B2B et affiche une augmentation de 39 % du nombre de défauts (391).

La construction tente de ne pas s’écrouler

De fortes tensions continuent de peser sur le secteur de la construction, néanmoins la sinistralité ne s’emballe pas. 3 359 défaillances ont été enregistrées au cours de ce 3e trimestre soit « seulement » 26 % de plus qu’il y a un an ; un taux peu éloigné donc de la moyenne globale. Si l’immobilier présente des tendances encore lourdes, notamment dans la promotion (+ 85 % ; 74) et les agences immobilières (+ 30 % ; 226), le bâtiment offre une plutôt bonne surprise. En effet, le second œuvre descend sous la moyenne globale de 20 % et s’établit à + 16 % (1596) en dépit du mauvais chiffre de l’activité de revêtement des sols et des murs (+ 65 % ; 129). Le gros œuvre est un peu plus à la peine avec une augmentation de 33 % du nombre de défaillances (1019). Dans ce segment de métier, la maçonnerie connaît une augmentation de 36 % (676) tandis que la construction de maisons individuelles limite la hausse à 29 % (222).

Bretagne, Normandie et l’Île-de-France sont les mauvais élèves 

La Bretagne n’est pas au mieux de sa forme ce trimestre avec + 38,3 % de défaillances. Le Finistère se distingue et enregistre une faible hausse de 4 %. La Normandie accuse une augmentation de 32 %. Si les défaillances se stabilisent dans la Manche, elles s’envolent en revanche dans l’Eure. L’Île-de-France est également sur le podium avec une augmentation de 31 % ; une dégradation tirée par l’Essonne, la Seine-et-Marne, le Val-de-Marne et le Val-d’Oise.

Corse et Centre Val de Loire : les résistants

A l’inverse la Corse affiche un sensible recul (- 9 %). La Haute-Corse passe au vert en comparaison d’un été 2023 qui avait été compliqué, contrairement à la Corse du Sud qui dérape de près de 30 %. Le Centre Val de Loire est quasiment à l’équilibre (1 %). Les Hauts-de-France contiennent la hausse à + 7 %. La Bourgogne-Franche-Comté est, elle aussi, sous les 10 % (+ 8 %) après un été 2023 plus compliqué (+ 30 %). En Auvergne-Rhône-Alpes, la décélération est sensible (+ 12 %) après là encore un difficile été 2023 (+ 32 %). Le Grand-Est est un peu au-dessus de 10 % (+ 12 %), avec des défauts stables dans le Bas-Rhin mais en hausse encore sensible dans le Haut-Rhin.

L’Occitanie colle à la moyenne nationale (+ 20 %) tandis que les Pays de la Loire sont légèrement en dessous (+ 18 %). La Nouvelle Aquitaine s’en écarte un peu à + 25 % affectée par le mauvais chiffre de la Gironde tandis que la région PACA (+ 26 %) est défavorablement influencée par les Bouches-du-Rhône.

La situation se détend un peu en outre-mer

Après un très lourd été 2023 (+ 48 %), les territoires d’outre-mer affichaient des niveaux de défaillances élevés. Le nombre augmente encore mais ralentit sensiblement (+ 19 %), légèrement sous la moyenne nationale, en Guadeloupe et à La Réunion, davantage encore en Martinique (+ 9 %) et à Mayotte qui revient dans le vert.
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