Spie batignolles ile-de-france a commencé les travaux de réhabilitation lourde du projet « Madar » à Paris, une opération portant sur la restructuration d’un ensemble immobilier en bureaux à Paris 16ème arrondissement. Conçue par l’agence d’architecte DTACC et réalisée pour le compte de SNC du 49-51 Avenue de la Grande Armée, cette opération présente une réduction de son bilan carbone de -20% à -30% minimum.
Construit vers 1957, l’ensemble immobilier, anciennement dédié à un usage mixte de parking, bureaux et habitations, est situé en cœur d’îlot et fait l’objet d’une restructuration débutée en juillet 2023. L’objectif ambitieux est de transformer cet espace en bureaux innovants en R+6. Les travaux comprennent l’approfondissement de deux niveaux de sous-sol, une surélévation partielle, la démolition de 50% des planchers (7 400 m² de surface de plancher), une modification complète de l’intégrité des façades, ainsi que la création d’une terrasse avec une serre végétalisée de 20 m de long sur 5 m de large.
Des accès difficiles et une logistique complexe
La logistique de ce chantier est particulièrement complexe, avec des accès difficiles et des contraintes sonores à respecter. « Nous sommes au cœur de Paris dans un quartier très dense et nos seuls accès se font par deux porches de 3 m de hauteursous deux immeubles de 6 étages occupés », souligne François Gonnard, Directeur Travaux pour Spie batignolles ile-de-france, « nous disposons d’une emprise unique de 250 m2 pour les livraisons de matériaux et le stockage des engins ». Les travaux font l’objet d’une concertation régulière avec les riverains et trois sondes acoustiques et vibratoires ont été fixées sur les structures pour une surveillance quotidienne.
Des reprises en sous-œuvre délicates
L’une des contraintes techniques du chantier réside la réalisation du gros-oeuvre selon la technique du top and down, ou « terrassement en taupe ». Il s’agit d’une organisation de chantier particulière qui consiste à réaliser en parallèle les travaux de la superstructure et des niveaux enterrés. Sur cette opération, cette décision permet de faire gagner 4 mois sur les travaux de gros œuvre. Après la démolition exécutée à la cisaille à béton, une plateforme de travail a été réalisée au niveau correspondant au plancher bas du 1er sous-sol. Depuis ce niveau, l’entreprise a procédé à l’exécution des poteaux centraux approfondis dans la hauteur des futurs sous-sols. Les travaux consistaient à prolonger les poteaux existants pour approfondir le bâtiment de 2 niveaux (environ 9 m). Les poteaux existants ont été perchés sur des chevalements, puis désolidarisés de leurs fondations existantes. Les fondations ont été démolies et des puits blindés ont été réalisés pour atteindre le bon sol, où des nouvelles semelles ont été coulées pour accueillir les poteaux neufs. En périphérie du bâtiment, des puits blindés ont été également mis en œuvre pour réaliser le voile périmétrique de fondations.
Du béton bas carbone pour des labels environnementaux exigeants
Cette opération, qui vise une labélisation Breeam excellent, BBCA rénovation, WiredScore et OsmoZ a pour objectif la revalorisation de 100% de ses gravats et 80% de ses déchets. 2500 m2 de ses faux planchers sont issus du réemploi. Le label BBCA Rénovation cape le poids carbone de la construction à 735 kgéqCO2/m² de surface construite, ce qui pousse au réemploi et à l’emploi de bétons bas carbone. « La totalité des 2500 m3 de béton nécessaires au chantier est formulée en CEM III avec 36% de laitier Ecocem », précise François Gonnard.
Le chantier : Maître d’ouvrage : SNC du 49-51 Avenue de la Grande Armée AMO : Theop Entreprise : Spie batignolles ile-de-france Architecte : DTACC Surface : 8701 M² SDP Durée du chantier : 25 mois Date de livraison : fin 2025 Montant des travaux : 30,3 millions d’euros Effectif moyen sur chantier : 60 compagnons (90 en pic) Volume démolition : entre 1200 et 1500 m3 Volume terrassements : 8500 m3 Volume béton : 2500 m3 Centrale à béton : Unibéton, Clichy (92) Pompe à béton : Mecbo-Getto Maxi avec un débit de 30 m3/h