L’Anah vient de publier son bilan 2024 lié aux travaux de rénovation énergétique. Il en ressort que les dispositifs de l’Agence permettent de rénover beaucoup mieux grâce à un meilleur accompagnement des ménages vers des projets ambitieux.
En 2024, 91 374 rénovations d’ampleur ont été engagées, soit une hausse de 27% par rapport à 2023. Ce bond est particulièrement attribuable à la mise en place du Mon Accompagnateur Rénov’ (MAR), qui a accéléré les projets de rénovation au second semestre : 75% des dossiers de rénovations d’ampleur ont été engagés au deuxième semestre. « La dynamique est lancée, et il ne faut pas la casser. Pour cela, un seul mot d’ordre : stabilité. Maintenir un cadre prévisible est essentiel pour que ces efforts portent pleinement leurs fruits », déclare Baudouin de la Varende, co-fondateur d’Ithaque et spécialiste de la rénovation énergétique. L’Anah a également distribué 3,77 milliards d’euros d’aides, soit une augmentation de 21%. Ces fonds ont majoritairement bénéficié aux ménages modestes ou très modestes, qui représentent 73% des bénéficiaires. « C’est une très bonne nouvelle. Ces aides permettent aux populations les plus vulnérables de s’engager dans la rénovation énergétique, un levier qu’elles n’auraient pas pu activer seules. Cela témoigne de la pertinence du dispositif », souligne Baudouin de la Varende.
Cependant, la baisse des aides pour les ménages aux revenus intermédiaires et supérieurs décidée fin 2024 suscite des interrogations. Bien qu’ils représentent 10% des dossiers, ces ménages concernent 50% des logements. « Réduire de moitié leurs aides, c’est risquer de freiner la transition énergétique et de compromettre nos objectifs de réduction d’empreinte carbone », alerte Baudouin de la Varende. Le bilan financier montre également que les aides de l’Anah ont généré 7,34 milliards d’euros de travaux, soit un effet levier économique majeur. « Ces subventions ne sont pas des dépenses, mais un investissement rentable. Elles génèrent des retombées fiscales pour l’État et réduisent notre dépendance aux hydrocarbures importés. Dans un contexte économique morose, il serait sage d’encourager ce dispositif », conclut Baudouin de la Varende. Le bilan 2024 de l’Anah prouve que la rénovation énergétique est un levier stratégique, à la fois pour atteindre les objectifs climatiques et pour soutenir l’économie. La dynamique est là, mais elle dépendra de la capacité des pouvoirs publics à préserver un cadre stable et équitable pour l’ensemble des ménages.