La présence de plomb à des niveaux alarmants (40 fois supérieurs à la normale) a fait réagir une des sociétés qui oeuvrent sur le chantier de rénovation de la gare d’Austerlitz et l’a poussé à donner l’alerte.
Actuellement en plein chantier de rénovation et de déplombage, la gare d’Austerlitz est touchée par une grave pollution au plomb dont le taux est 40 fois supérieur à la normale selon une information de nos confrères du Parisien. Devant un tel niveau de toxicité, le chantier a été mis en pause. C’est la société Masci qui a sonné l’alarme, fait réaliser les mesures par des laboratoires indépendants et mené plusieurs campagnes de mesures dans et aux abords de la gare, sous le contrôle d’un huissier.
Des taux effrayants
Selon les mesures que le Parisien a pu consulter, "l’espace confort sous la grande halle, le 19 septembre, révélait un taux de 17 094 µg/m², alors que le seuil réglementaire est de 1000 µg/m². Pour la palissade à côté du Relay, c’est même plus de 25 000 µg/m² et 37 000 dans la balayette d’un agent de propreté…" Les employés de l’entreprise Masci, sur le site, ont travaillé sous masque ventilé par vacations de deux heures au maximum pour éviter des problèmes de santé. Mais la pollution mettrait en péril la santé des ouvriers des entreprises voisines, des commerçants de la gare ainsi que des voyageurs, qui eux ne sont pas protégés, rapporte le Parisien.
La SNCF minimise et accuse
Pour SNCF Gares et Connexions, le souci proviendrait de l’entreprise en charge du déplombage "qui méconnaît de manière grave et répétée ses obligations contractuelles". Elle dit avoir mis en demeure Masci de "satisfaire à ses obligations contractuelles". Elle ajoute qu’un "expert plomb et un surveillant de travaux, indépendants et mandatés par SNCF Gares & Connexions, suivent le déroulement du chantier, effectuent des rapports de visites hebdomadaires et formulent des préconisations" et que sont mises en place "toutes les dispositions permettant de garantir la sécurité des personnes et des biens sur le périmètre du chantier et ses abords". Sur les 250 mesures réalisées par l’entreprise depuis septembre 2018, seulement cinq ont dépassé le seuil réglementaire.
Le travail démarré en 2018 et réalisé sous confinement consiste à "déplomber la charpente métallique et retirer les éléments en bois historiquement peints au plomb".