Le projet du plus colossal barrage hydroélectrique au monde pourrait se concrétiser l’année prochaine en Afrique : dénommée "Grand Inga", l’infrastructure serait bâtie en République Démocratique du Congo (RDC) et représenterait un investissement tout aussi titanesque de 80 milliards de dollars.
D’après une information du quotidien économique Les Echos, la construction du barrage du Grand Inga s’opèrerait sur le fleuve Congo à partir d’octobre 2015. La production de l’installation pourrait équivaloir à celle de 20 réacteurs nucléaires de troisième génération (ou EPR), soit une puissance de 40 000 MW. L’Afrique du Sud a déjà fait savoir qu’elle souhaiterait être le principal Etat africain bénéficiaire du futur barrage, en réalisant une promesse d’achat portant sur 50% de la production de la première phase.
Le projet du Grand Inga pourrait à long terme couvrir 500 millions de personnes. Reste un bémol : le financement de ce gigantesque barrage dont le coût est estimé à 80 milliards de dollars. Pour l’heure, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont indiqué qu’elles participeraient à hauteur de 106 millions d’euros seulement. La piste des partenariats publics-privés (PPP) a été énoncée pour répondre au reste du financement.
Tandis que l’appel d’offres concernant l’exploitation du barrage a été lancé, un autre problème se pose : celui de la distribution électrique. En effet, les barrages actuels alimentent principalement les sociétés minières de RDC, les populations civiles ne disposant que d’un accès très limité à l’électricité. La production du Grand Inga serait de surcroît vouée à l’exportation, les spécialistes du dossier indiquant que les micro-barrages seraient plus adaptés pour les particuliers. Enfin, dernière inconnue : le contexte politique de la RDC, où l’instabilité et la corruption sont de mise. Dans le meilleur des cas, le Grand Inga ne devrait pas commencer à produire de l’énergie avant 2020-2025.