En cas de détection, de l’une ou l’autre des formes d’amiante (chrysotile ou actinolite), le coût d’un chantier est multiplié par trois soit 40 % plus cher en raison des opérations à réaliser (mise en décharge, les EPI/EPC adaptés, le confinement etc.). Un obstacle de taille qui va à l’encontre du renouvellement du réseau routier.
Sur des opérations locales d’élargissement de trottoirs ou de réduction de chaussée, la Mairie de Paris est amenée à réaliser des tests d’amiante. « Nous disposons d’un budget annuel de 1,7 milliard d’euros pour la voirie, explique Didier Bailly, directeur Voirie & Déplacements à la Mairie de Paris. Lorsque l’on détecte de l’amiante, on sait d’ores et déjà que le coût du chantier va être multiplié par 2 ou par 3. » Lorsqu’il est très élevé, les interventions sont différées ou l’on opte pour des opérations de substitution. « On propose alors des interventions sur une autre voie », résume Didier Bailly. Pour le chantier de désamiantage du prolongement du tramway T3 à Paris, un budget désamiantage était inclus dans le budget total avant attribution du marché.
À l’échelle régionale, les pouvoirs publics commencent à prendre conscience de l’importance de cartographier les routes pour optimiser au mieux les coûts. C’est le cas du Languedoc-Roussillon dont le Conseil départemental de l’Hérault a fait appel au CEBTP pour mener une campagne de 4 000 carottages programmés sur les routes départementales. Il s’agit de réaliser une cartographie des routes amiantées pour pouvoir déterminer les travaux prioritaires et gérer au mieux les budgets.