Le projet de la métropole du Grand Paris est en marche mais aura nécessité – et nécessite encore – des mois de négociations entre les différents acteurs (publics comme privés) pour déterminer les rôles de chacun dans les domaines de la gouvernance, des transports, du logement ou encore de l’aménagement. Un de ces acteurs est dans les starting-blocks : l’Etat. Le point sur le sujet.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Etat ne sera pas laissé pour compte dans le projet de la métropole du Grand Paris. Selon le journal économique La Tribune, qui s’est penché sur la question, le Premier ministre Manuel Valls a demandé au préfet de la région Ile-de-France, Jean-François Carenco, de remettre de l’ordre dans ce dossier. Ce qui a visiblement été fait : pour le responsable public, la métropole sera en fonctionnement dès le 1er janvier 2016. Même s’il précise que les choses, notamment sur le plan institutionnel, peuvent toujours évoluer. En revanche, les financements du Grand Paris Express devraient être arrêtés une bonne fois pour toutes fin 2015 tandis que les enquêtes publiques seront toutes terminées fin 2016.
« Le grand retour de l’Etat aménageur »
Voilà pour la gouvernance et les transports. Pour le reste, La Tribune parle du « grand retour de l’Etat aménageur », traduit dans les faits par l’adoption (sous la houlette de Jean-François Carenco) en réunion interministérielle d’un plan consacrant en effet le retour en force de la puissance publique dans ce projet de métropole : une quinzaine de sites au potentiel élevé devraient recevoir le soutien de l’Etat dans l’optique de mettre sur pied des aménagements ambitieux. Il s’agit de sites à proximité des gares du Grand Paris Express, encerclés par de vastes surfaces foncières, et à la tête desquels l’Etat souhaiterait placer des gouvernances propres, soit par le biais d’Opérations d’Intérêt National (OIN) soit en passant par des Contrats d’Intérêt National (CIN)*. Sont ici concernées des zones comme Saclay, La Défense, Roissy-Nord, Aulnay…
La Défense aurait besoin d’au moins 500 millions d’euros
Il est vrai que le quartier d’affaires de La Défense, considéré comme le premier de sa catégorie à l’échelle européenne, aurait besoin d’un nouveau souffle, surtout au niveau des sous-sols et des parkings qui coûteraient, rien que pour leur rénovation, la bagatelle de 500 millions d’euros. La candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2024 fait aussi partie du dossier, avec la concurrence qui s’est installée entre l’île Saint-Denis et Pantin pour accueillir le village olympique. De même, le Charles de Gaulle Express fait débat entre la maire PS de la capitale, Anne Hidalgo, et le gouvernement, la première voulant un terminus souterrain à la Porte de la Chapelle, le second voulant un terminus en surface. Bref, les sources proches du dossier reconnaissent qu’il y a encore des désaccords et un certain désordre, mais au moins les choses avancent, d’autant que le projet du Grand Paris est tout de même considéré comme étant profitable à tout le monde.
* Une OIN ne possède pas de définition juridique propre ; on peut retenir que c’est une notion renvoyant à l’instauration d’un régime juridique d’exception en rapport avec un transfert de compétences, ceci pour préserver des prérogatives propres à l’Etat afin de réaliser des opérations d’envergure et/ou stratégiques. Une OIN débouche sur la création d’un établissement public d’aménagement de l’Etat.