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« Le Stradal de demain ? De l’énergie, de l’eau, et de la mobilité »

PUBLIÉ LE 5 JUIN 2024
JULIA TORTORICI
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« Le Stradal de demain ? De l’énergie, de l’eau, et de la mobilité »
Crédit : Stradal
Porté par les grands défis sociétaux qui animent la Construction, Stradal prend un virage stratégique qui prend forme dès 2024. Ce repositionnement, axé sur trois pôles d’activité stratégiques, et qui vise à « aller plus vite », est porté par Sébastien Yafil, son directeur commercial et marketing depuis 2022, très familier de l’univers des cimentiers.
 
Acteur majeur de la préfa béton dans le VRD et les TP, Stradal n’a plus de notoriété à faire. Le préfabricant, qui s’est fait un nom connu et un maillage bien implanté au plus près de ses clients négociants, ressent pourtant le besoin d’être davantage cohérent avec son environnement en pleine mutation. L’entreprise, qui fédère 670 collaborateurs répartis sur 25 sites industriels et réalise un CA de 150 M€, se targue « d’un très bon fonctionnement de PME » qui doit passer « à une version améliorée, plus réactive ». « Afin d’accompagner nos clients en toute simplicité, il nous faudra être agile, et devenir un partenaire impliqué et pédagogue, quitte à s’entourer d’associés aux compétences complémentaires », résume Sébastien Yafil, directeur commercial et marketing de Stradal. L’industriel tablera, dans sa quête, sur des solutions et services enrichis, une approche end-to-end, et des conceptions en partenariats. 
 
Un matériau durable
 
« Transition énergétique, numérique, et in fine, écologique, tous les secteurs confirment une profonde mutation sociétale qui exige du bas carbone, et impose des défis dans les domaines de l’eau et de l’énergie. Nous sommes donc à la croisée des chemins et c’est le bon moment pour s’ajuster à ces changements », explique Sébastien Yafil. L’industriel, qui défend le matériau béton en raison de « sa durée de vie très longue » et de ses faibles pertes (moins de 1% NDLR), mise sur son gros savoir-faire en préfabrication béton, aussi bien en matière de démoulage immédiat, pour une production rapide, que différé, pour des pièces mieux finies. La technique de préfabrication, qui concentre il est vrai 360 kg de ciment par m3, évolue elle-aussi. « Nous généralisons l’ultra bas carbone, grâce à un partenariat avec Vinci-Exegy et Ecocem », rappelle le responsable. 
 
Jouer de l’innovation
 
Face à un réchauffement climatique indéniable, un cycle de l’eau perturbé et une pollution croissante des eaux de ruissellement, Stradal apporte tout d’abord une réponse structurelle. L’industriel se réorganise autour de 3 pôles majeurs : l’Eau, l’Énergie et la Smart City. « Nous devons aller vite dans l’innovation, et multiplier le prototypage, insiste Sébastien Yafil. Nous ne nous interdisons pas non plus de nous ouvrir à d’autres matériaux en vue de solutions hybrides ». Pour ce faire, Stradal entend mettre sa R&D et son savoir-faire dans le béton au profit de l’innovation, via son bureau d’études intégré. Ce plan ambitieux nécessitera également d’importants investissements dans l’outil industriel. « Nos usines devront être modernisées, nos machines renouvelées et nos moules personnalisés », détaille-il. Un plan stratégique sera ainsi déroulé jusqu’en 2028. 
 
Une « target » majeure
 
L’Eau, qui représente aujourd’hui 30% de son CA, est un secteur clé à plus d’un titre. Plus spécifiquement, l’industriel entend agir sur les eaux de ruissellement. « Nous pouvons aider à mieux gérer les infiltrations, récupérer et même parfois réutiliser les eaux usées pour lesquelles le gouvernement a d’ailleurs fixé un objectif de 10% d’ici à 2030. Actuellement, on estime que les pertes sont d’1 L perdu tous les 5 L », rappelle Sébastien Yafil. Dans le domaine de la prévention et de la gestion des inondations, Stradal dispose déjà d’un catalogue bien établi, constitué de pavés drainants, dalles, bassins tampon enterrés et autres ouvrages de régulation. Point intéressant et développé par CRH en 2023 en partenariat avec la société anglaise Hydro International, le prétraitement de la pollution des eaux de ruissellement. Stradal dispose dorénavant de 2 technologies associées à une enveloppe béton ultra bas carbone : l’ouvrage de décantation hydrodynamique DDSelect pour capter 100% des macrodéchets et intercepter les MES et les micropolluants de taille médiane 63 microns ; et le filtre Upflo Filter dont le traitement avancé par filtration inversée permet lui-aussi de capter 100% des macrodéchets et intercepter les MES et micropolluants de taille médiane 22 microns. « Nous investissons en outre dans l’IoT afin d’assurer aux collectivités une bonne exploitation des ouvrages de dépollution », souligne le responsable. 
 
Le Far West de l’électrique
 
Dans un marché chahuté par les objectifs gouvernementaux désireux de s’affranchir du pétrole, l’électrique vit un boom. Conséquence : le gestionnaire Enedis a de forts besoins de transformation et de diffusion, imposant la multiplication des postes source, des postes de transformation et de distribution (on estime qu’il faudra produire et installer plus de 10 000 postes de transformation par an autour des stations de recharge, des grands bâtiments tertiaires, des data centers et cimenteries). « Cette croissance exponentielle marque la transformation de Stradal dans le domaine de l’Énergie », poursuit Sébastien Yafil. L’industriel n’a d’ailleurs pas perdu de temps : il vient de remporter, pour la période 2023-2024, 2 appels d’offres attribués par Enedis – un client historique autant que RTE – pour des postes de transformation tout équipés, prêts à brancher, et à poser, dont la livraison est en cours depuis début 2024. Par répercussion, 5 lignes de fabrication seront intégrées sur les sites Stradal en Alsace et près de Nîmes. L’électromobilité n’est pas en reste : elle anime les commandes de Stradal dans le domaine des points de recharge publics (entre 400 000 et 500 000 doivent voir le jour d’ici à 2030). « Nous souhaitons devenir, dans l’écosystème global, un fournisseur de solutions d’ancrage évolutives destinées à la création et à la rénovation des IRVE. Plus de 20 opérateurs nous font d’ores et déjà confiance », indique le directeur commercial et marketing. Les data centers, enfin, devraient avoir leur mot à dire. Des projets se multipliant en France laissent augurer de juteuses commandes en matière d’infrastructures sécurisées. 
 
Mobile sur les transports
 
Les transports de personne se développent fortement appelant à des aménagements dans les gares et à la construction d’ouvrages d’art. Premier fabricant de voussoirs en France, Stradal est déjà un acteur des grands travaux pour lesquels il a déjà équipé plus de 100 km de tunnels, notamment sur le Grand Paris Express et le projet EOLE. Autour des tunnels et ouvrages d’art de transport complexes, il propose un large éventail de solutions d’aménagements urbains tels que les quais de gare, les voiries de BHNS, l’accessibilité PMR ou l’installation de pistes cyclables. 
 
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