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INFRASTRUCTURES TP

Avec une « visibilité exceptionnelle », Eiffage s’affiche serein

PUBLIÉ LE 30 AOÛT 2024
JULIA TORTORICI
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Avec une « visibilité exceptionnelle », Eiffage s’affiche serein
Crédit : Eiffage Energie Systèmes
Au 1er semestre 2024, Eiffage affiche un CA de 11,09 milliard d’euros, en hausse de +6,3% par rapport au 1er semestre 2023. L’activité Travaux jouit d’une activité « extrêmement dense » et le carnet de commandes, de 28,4 milliards d’euros, progresse de +43%. Les métiers de l’Energie se distinguent toujours plus et font figure de fil « vert » dans la stratégie du Groupe. 

Une France forte

Au 1er semestre de son exercice 2024, Eiffage peut être tranquille. L’activité des Travaux croît de +6,5 % à 9,24 milliards d’euros, alors que le chiffre d’affaires est stable à 5,61 milliards d’euros en France. « Nous bénéficions d’une visibilité excessivement forte depuis fin 2023, mentionne Benoît de Rufray, PDG d’Eiffage. Y contribuent pour beaucoup les deux projets de génie civil liés aux futurs EPR de Penly, et le lot de la ligne 15 Est du Grand Paris Express dont l’impact est particulièrement fort, et nous assure de la visibilité à long terme ». Fin juin 2024, le Groupe reste « dans la même tendance ». L’activité commerciale est « extrêmement dense » et sécurisée en France grâce aux six futures unités EPR 2, dont les travaux s’échelonneront sur 17 ans, et à l’appel d’offres de SNCF Réseau portant sur la régénération des voies LGV et du réseau traditionnel entre 2023 et 2030.

« Une composante Euro renforcée »

L’international n’est pas en reste, en hausse de +18,4 % à 3,63 milliards d’euros (+ 17,7 % en Europe hors France). La part des Travaux réalisés hors de France est désormais proche de +40 %, en progression constante sur 5 ans, où Eiffage profite des nombreux projets de développement énergétique, comme en Belgique où il remporte un marché pour 4 sous-stations électriques, ou en Allemagne, avec le génie civil de la future liaison Rhin-Main. « Ce projet majeur traduit les importants enjeux de l’Allemagne qui investit massivement afin de se désengager du charbon, note le dirigeant. Les champs éolien se développant en Mer du Nord, des corridors énergétiques sont à créer ».

L’énergie cumule attentions et projets

En marge de sa croissance organique, Eiffage n’en est pas moins attentif à progresser sur le volet croissance externe. En 2023, le Groupe a réalisé 11 acquisitions représentant 500 M€ d’activité annuelle, dont 10% sur la France. La branche Energie Systèmes gagne ses galons, portée par la transition écologique et digitale. L’activité y croît de +17,6 % à 3,33 milliards d’euros, dont + 7,7 % en France et + 37,4 % à l’international, dont + 41,1 % en Europe hors de France. Le carnet est en hausse de 36 % sur an à 8 milliards d’euros. Des performances surtout dues à l’intégration depuis janvier 2024 des acquisitions de Salvia (Allemagne), « désormais opérationnelle », et Van Den Pol (Pays-Bas). Deux marchés clés, où Eiffage densifie sa présence. « Avec l’acquisition d’EQOS, qui sera effective au 2nd semestre 2024, la couverture de l’Allemagne sera complète et le CA atteindra 1,1 milliard d’euros en 2024. La couverture est également nationale aux Pays-Bas où Eiffage est le 5e acteur sur les métiers de l’Energie. Nous y visons un CA de 400 M€ en 2024 ».

« S’affirmer en tant qu’installateur et mainteneur »

Eiffage se dit « très actif dans les centrales photovoltaïques » où il est maintenant confronté à la maintenance de champs allant jusqu’à 300 MW installés. En s’appuyant sur Google Cloud, et un capital de données très structuré, le Groupe, par le biais du déploiement de drones et de l’imagerie qui en résulte, est en mesure d’analyser images et data afin de planifier les interventions et d’instaurer la maintenance préventive. En parallèle, le pan « Stockage de l’énergie », est dorénavant couvert par la co-entreprise formée avec Entech. « Elle étudie comment stocker l’énergie renouvelable et répond déjà à des appels d’offres de stockage d’énergie », précise Benoît de Ruffray. L’hydrogène, énergie encore naissante dans un modèle économique qui reste à trouver, est encore confidentiel dans le scope d’Eiffage. Le Groupe a pourtant participé à un certain nombre d’initiatives, comme l’usine Symbio en région lyonnaise, ou à l’aéroport de Toulouse. « C’est une énergie qui a son lot de sujets industriels mais encore en maturité technique, estime le PDG. L’idée est d’apporter notre savoir-faire industriel en tant qu’installateur/mainteneur. Il est important de comprendre cette technologie et d’en amélioreR le processus industriel. C’est là où nous pouvons apporter notre pierre à l’édifice : démontrer comment intégrer un bloc hydrogène dans une installation par exemple ».
 
Dans les autres branches

- Construction : l’activité est en baisse de -12,4 % à 1,93 milliard d’euros, dont- 13,5 % en France et - 8,9 % à l’international. En immobilier, le chiffre d’affaires est en baisse de 28,3 % à 302 millions d’euros. La commercialisation de logements reste faible et s’établit à 810 unités contre 710 au 1er semestre 2023. Le carnet de commandes s’élève au 30 juin 2024 à 5,5 milliards d’euros. Il est en hausse de 13 % sur un an grâce notamment à la signature d’un grand projet tertiaire pour le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. « Un contrat significatif ».

- Infrastructures : le chiffre d’affaires est en hausse de -9,2 % à 3,98 milliards d’euros. En France, l’activité est en augmentation de 3,8 %, avec des disparités par métier (Génie Civil + 13,3 % ; Métal + 0,8 % ; Route - 2,4 %). A l’international, le chiffre d’affaires est à nouveau en progression (+ 16,2 % - dont Génie Civil + 12,2 % et Métal + 28,0 %), grâce à une dynamique toujours forte enEurope hors de France (+ 13,1 %) sur les grands programmes d’infrastructures énergétiques et de transport. Le carnet de commandes est en hausse de +64 % sur un an, à 14,9 milliards d’euros.

- Concessions : le chiffre d’affaires est en hausse de +5,6 % à 1,86 milliard d’euros.
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