Au contraire des attentes, le marché des véhicules industriels de plus de 3,5 T se stabilise sur l’exercice 2024 à 48 946 unités (+1 %). Toutefois l’Observatoire des Véhicules Industriels (OVI) relève de fortes disparités entre tracteurs et porteurs. Pour 2025, les prévisions n’engagent guère à l’optimisme avec une baisse du marché estimée entre 9 et 16 %.
Il n’y a pas péril en la demeure. Du moins pas encore à la lecture du marché des véhicules industriels à l’issue de l’exercice 2024. En l’état, le marché se stabilise à près de 49 000 unités (48 946 exactement) pour une progression de 1 %. A y regarder de plus près, des fortes disparités sont toutefois à relever. En effet, les tracteurs dévissent (25 548 unités à -10,2 %) quand les porteurs tirent le marché avec 23 398 unités (+14,7 %). Pour Arnaud Villéger, directeur de l’Observatoire du Véhicule Industriel, un premier indicateur : « les dirigeants du TRM déplorent une demande insuffisante : celle-ci recule de 47 % par rapport à 2023 et de 33% par rapport à 2022 ». Pour le secteur du BTP, d’autres indicateurs « ne sont pas forcément les signes annonciateurs d’une reprise ». Ainsi, l’OVI souligne la baisse de 6 ,5 % de la production de granulats et de BPE. La première recule de 4 % quand la seconde chute de 12%. En outre, la hausse de 2,4 % des travaux réalisés sur la période janvier-octobre ne reste que relative.
Fortes disparités
Dans le détail, les immatriculations de VI porteurs carrossés sont en forte hausse de 16,1 % par rapport à 2023. Ce résultat peut surprendre, car les marchés les plus consommateurs de ce type de véhicules ne paraissent pas au mieux (Transport et BTP). Parallèlement, toutes les catégories de véhicules ne présentent pas des variations haussières significatives. Par exemple, la plus importante catégorie des VI porteurs, composée par les bennes et les véhicules spécifiques BTP, n’augmente que de 2,8 %. Du côté des remorques et semi-remorques, le marché recule de 17,1 % par rapport à l’année dernière à 16 752 immatriculations, alors que les bennes résistent à –7,7 % quand que les plateaux dévissent de 18,7 %.
Commandes en retrait
Si le marché garde la tête hors de l’eau sur 2024, les apparences sont aussi trompeuses : l’OVI souligne que celui-ci n’a cessé de se dégrader faisant écho au contexte économique global, à l’instabilité économique et sociale, les défaillances d’entreprise, le moral en berne des exploitants et donc un climat morose. Du coup, les commandes pâtissent de ce climat morose : -34 % pour les tracteurs, -27 % pour les porteurs carrossés et -5,9 % pour les VUL. La dégradation entrevue sur le dernier trimestre ne s’arrêtera pas par magie alors que l’exercice a changé.
Au regard du contexte, les prévisions de marché de l’OVI ne sont guère optimistes. « Les contextes économiques et géopolitiques défavorables couplés à une hausse des coûts de production et des matières premières, sont de nature à geler les décisions de renouvellement ou à suspendre les projets d’expansion des grands donneurs d’ordre », estime l’OVI. Celui-ci envisage donc deux scénarii : une fourchette hausse laquelle verrait un marché à -9,1 % et une autre basse à -16,2 % soit un gap entre 41 000 et 44 500 unités.