Le 25 avril dernier, le Premier ministre Manuel Valls et le président de la région Normandie Hervé Morin ont signé une convention transférant à la région la gestion des Trains d’Equilibre du Territoire (TET, plus connus sous le nom d’Intercités), jusqu’alors sous la responsabilité de l’Etat. Une première, qui s’accompagne néanmoins de contreparties pour le gouvernement.
Manuel Valls et Hervé Morin ont donc acté une première : une région va devenir autorité organisatrice des TET en lieu et place de l’Etat. C’est à partir de 2020 que le changement sera effectif pour les 5 lignes nationales concernées, à savoir Paris-Caen-Cherbourg/Trouville-Deauville ; Paris-Rouen-Le Havre ; Paris-Granville ; Paris-Evreux-Serquigny ; Caen-Le Mans-Tours. Hervé Morin, président UDI de la nouvelle région Normandie (regroupant désormais la Basse et la Haute), avait axé une partie de sa campagne sur le thème de la redynamisation du transport ferroviaire sur son territoire. L’accord de principe avait déjà été acté il y a 3 mois, il ne restait plus qu’à organiser le cadre administratif et juridique de la décision.
L’Etat va certes céder la gestion des Intercités, les trains classiques de grandes lignes, à la région Normandie, mais l’opération va plus loin : le gouvernement s’est engagé à renouveler les matériels roulants sur 2 des 5 lignes (Paris-Caen-Cherbourg/Trouville-Deauville ; Paris-Rouen-Le Havre) à hauteur de 720 millions d’euros d’ici 2020. Ensuite, Hervé Morin a obtenu de Manuel Valls que la maintenance des trains soit relocalisée en Normandie, plus exactement à Granville (Manche) et à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), de façon à garantir leur disponibilité et leur fiabilité, et à oeuvrer pour l’emploi local. L’implication de l’Etat se mesurera également au niveau des infrastructures, étant donné qu’une enveloppe de 500 millions d’euros d’investissements (là encore d’ici 2020) pour la modernisation du réseau normand a été débloquée.
Avec cette décision, la région Normandie veut prendre le contrôle des trains nationaux la traversant dans l’optique d’améliorer la qualité du service ferroviaire et d’augmenter le nombre de voyageurs transportés. Mais cette reprise en mains s’explique aussi par une volonté de la région de ramener l’exploitation financière des lignes normandes à l’équilibre en assurant elle-même la gestion du réseau ferré, et ainsi s’attaquer à l’épineux dossier des déficits budgétaires que peuvent connaître les trains Intercités dans certaines régions.