Le chantier de la ligne C du métro démarré en 2006 à Rome n’est pas prêt de finir. Les travaux ont été à nouveau retardés en raison de la découverte d’une caserne datant du IIè siècle après Jésus-Christ.
La ligne C du métro romain court sur plus de 25 km et dessert environ 30 stations. Sa mission ? Relier le nord-est au sud-est de la capitale italienne en passant par le centre-ville. Les travaux, lancés en 2006, ont du successivement affronter des recours, des fouilles et doivent maintenant composer avec l’exhumation d’une caserne datant du IIè siècle après JC à l’emplacement de la future station d’Amba Aradam-Ipponio.
Encore du retard donc pour ce projet estampillé désormais du titre du métro le plus cher et aux travaux les plus longs jamais réalisés, nous informe Les Echos. Si en 2001, il était évalué à un peu moins de 2 milliards d’euros, il dépasse aujourd’hui allègrement les 4 milliards d’euros et seule la moitié de la ligne a été réalisée. Et ce n’est pas fini : selon la Cour des comptes italienne, le coût total pourrait finalement s’élever à 6 milliards d’euros, soit 234 M€ le km précise Les Echos. Du jamais vu.
Le groupement Metro C constitué de Ansaldo Breda et Astaldi Sts du groupe Finmeccanica, mais aussi de Vianini Lavori du groupe Caltagirone, est péniblement parvenu à construire 15 km de ligne en novembre 2014 sur fonds de polémique entre Roma Metropolitane, société chargée de superviser les travaux, et le consortium réclamant toujours plus de rallonge budgétaire. Une situation encore alourdie par les soupçons de corruption qui pèsent sur 21 dirigeants publics et managers, explique Les Echos.
Un rapport conjoint de l’Autorité nationale anticorruption (Anca) et de la Cour des comptes confirme dans ce sens. On y apprend que l’étude de faisabilité du projet ainsi que les sondages géotechniques ont été bâclés et les techniciens n’ont pas les compétences requises. S’ajoutent à cela les désaccords des politiques désireux de préserver un patrimoine historique inégalé pour qui le passage du métro sous les basiliques, temples et autres églises confine à l’hérésie.
Envers et contre tout, le métro C de Rome devrait arriver au Colisée en 2022.