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Le pont-rail de Champigny auto-foncé en un temps record

PUBLIÉ LE 31 JANVIER 2017
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Le pont-rail de Champigny auto-foncé en un temps record
SNCF Réseau vient de réaliser une spectaculaire opération de ripage d’un pont–rail sous les voies de fret de la grande ceinture. Financé par la Société du Grand Paris, ce nouveau passage piétonnier crée un accès direct à la gare de Champigny–Centre où circulera la future ligne 15 sud.
 
L’opération d’un montant de 5 M€ et dont la maîtrise d’œuvre Travaux a été confiée au service Infralog Travaux Ile-de-France (ITIF) aura duré moins de quatre jours sur le terrain ! Et moins de 16 heures pour déplacer sous le talus ferroviaire un ouvrage de 40 mètres de long, large et haut de près de 9 mètres, et pesant 3 500 tonnes. « Un exploit qui aura tout de même nécessité pas moins de deux années de conception », débute Thierry Defrel, directeur opérationnel de projets au sein de SNCF Réseau. Deux années à effectuer des plans, des notes de calculs, des contrôles, et à adapter la technique aux contraintes du site. « Le procédé d’auto-foncage est apparu comme la solution la plus adaptée à ce chantier en raison des délais serrés, du contexte urbain dense, et surtout de la présence à proximité du futur accès piétonnier d’un pont historique en maçonnerie qu’il fallait absolument préserver », explique le directeur opérationnel.

Une technique impressionnante mais éprouvée

Ce procédé breveté et mis en œuvre par l’entreprise Freyssinet (créé par Jean-Marie Beauthier, fondateur de JMB Méthodes) consiste à faire glisser la charge sur un radier de béton lubrifié à l’aide de vérins. Utilisée pour la première fois en 1984, (et à Champigny-sur-Marne, excusez du peu), cette technique est la plus adaptée à ce type de chantier car elle est très peu invasive et permet d’intervenir sous des voies en un temps très court.

Pilotée par ITIF, l’entreprise GTM IDF, mandataire des travaux, a dans un premier temps chargé la société Botte Fondations de réaliser les travaux de soutènement. Ceux-ci ont consisté à créer des murs le long du talus sur lequel passent les voies de chemins de fer à l’aide des pieux en béton armé. « Parallèlement à cette première phase de chantier, le radier de préfabrication sur lequel sera posé le pont-rail est coulé sur la zone de chantier » enchaîne Thierry Defrel. Réalisé en béton armé, ce radier de guidage comprend également de nombreux logements pour les câbles, vérins et déviateurs qui assureront la traction de l’ouvrage. Puis c’est au tour de la dalle inférieure, des parois et de la dalle supérieure d’être coulées (1 200 m3 de béton). « La dalle inférieure du pont-rail comprend également des réserves pour ancrer les câbles de raccordement au radier de guidage », précise le directeur opérationnel. Le profil carré du cadre achevé, les équipes Freyssinet ajoutent les trousses coupantes (sorte de grosse lame de rasoir) aux deux piédroits de l’ouvrage pour faciliter sa mise en place dans les terres latérales.

Avant d’insérer le pont-rail, 6 000 m3 de terre sont décapées à l’aide de deux pelles Komatsu de l’entreprise de terrassement Soufflay pour constituer la brèche dans le talus. « Les travaux de terrassement se sont bien déroulés, précise Thierry Defrel, et la bonne consistance du terrain nous a permis de descendre quasiment jusqu’à la dalle au lieu de nous arrêter, comme c’était initialement prévu, à mi-hauteur du talus puis à continuer à creuser au fur et à mesure de l’avancement du cadre ».
A l’heure H, le mardi 24 janvier, les opérations de ripage démarrent et vont s’enchaîner 16 heures durant. Grâce au travail de traction des quatre vérins, facilité par l’injection de lubrifiant entre le radier de guidage et la semelle de l’ouvrage, celui-ci progresse de 3 mètres par heure sur environ 47 mètres avant de s’immobiliser à son emplacement définitif. «Une fois la mission de Freyssinet terminée, l’opération n’était pas totalement achevée, car il restait aux équipes GTM à combler au mortier l’espace libre entre le talus et l’ouvrage, puis à remblayer à l’aide de 1 800 m3 de terres très compactes tandis que SNCF Réseau rétablissait les voies au niveau supérieur ».

Preuve du succès de l’opération, la restitution des voies à la circulation a été réalisée à midi le vendredi 27 janvier, donc en phase avec le planning minuté élaboré dans le cadre de l’opération. Les travaux de finition dureront, quant à eux, jusqu’en avril prochain.
 
©Sylvain Cambon. Afin de faciliter l'accès au parvis ouest de la gare de Champigny, SNCF Réseau crée un accès piétonnier direct depuis l'est de la ville à travers le talus ferroviaire
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