La 10e édition du salon Sifer confirme une tendance entrevue depuis deux ans, à savoir le rapprochement des secteurs ferroviaire, aéronautique et aérospatiale. Pour preuve, la présence du CNES (Centre nationale d’études spatiales) comme partenaire officiel du salon.
Cette annonce qui fait suite à la mise en place en 2016 d’un comité de coordination « Rail et Espace », co-présidé par les présidents Guillaume Pepy et Jean-Yves Le Gall laisse en effet entrevoir de nouvelles opportunités en matière de modernisation de la filière et de mise en œuvre de solutions innovantes. « Dans cette démarche initiée par SNCF Réseau, la filière spatiale peut apporter des solutions techniques de premier rang et plusieurs pistes sont d’ores et déjà identifiées », explique Jacques Beas-Garcia, le responsable de la politique Industrielle au sein de la direction de l’innovation et des applications du CNES
Les axes de coopération Tout d’abord la modernisation du système de contrôle-commande qui pourrait profiter des apports du système européen de navigation Galileo, ou la connectivité à très haut débit des trains grâce aux nouveaux satellites en bande Ka. « Mais également la sureté du réseau ferré grâce à l’imagerie optique, la surveillance des voies et de leurs abords par radar ou bien le traitement de données satellitaires à des fins de géolocalisation », ajoute Jacques Beas-Garcia. Des expérimentations techniques ont déjà commencé sur certains de ces sujets. La coopération s’engage aussi dans le domaine de l’économie des données, avec une mutualisation des compétences sur le traitement, la valorisation et la mise à disposition du très grand nombre de données produites pour les activités des deux partenaires.
Des groupes de travail Composés de spécialistes de SNCF et du CNES, ils sont mis en place pour échanger sur ces thèmes et les avancements de ces groupes et les pistes de coopération identifiées sont ensuite examinés par le Comité de coordination. Pour Jean-Yves Le Gall, président du CNES, « Cette nouvelle coopération et la mise en place de ce comité sont l’illustration parfaite de la pertinence de la nouvelle direction du CNES qui cherche à apporter de meilleurs résultats et créer des synergies. Les pistes identifiées avec SNCF s’inscrivent précisément dans ce registre. C’est aussi pour le CNES un honneur de pouvoir coopérer avec SNCF, dont l’histoire et le rayonnement sont indissociables de ceux de la France. » Pour Guillaume Pepy, président du directoire de SNCF, l’objectif est d’améliorer encore la qualité des services aux clients autour des grands enjeux du groupe que sont la sécurité, la capacité et la compétitivité: « Nous devons élargir notre écosystème et la signature de cet accord cadre ouvre une nouvelle collaboration entre SNCF et le CNES sur des domaines prioritaires que nous avons déjà identifiés. Je suis convaincu de l’intérêt des technologies spatiales pour l’industrie ferroviaire. Il faudra les adapter et en optimiser fortement les coûts ; c’est une problématique de passage à une grande échelle industrielle. Nos équipes y travailleront ensemble. »
