Si le wifi haut débit apparaît aujourd’hui comme un standard dans un transport collectif de qualité, la connectivité est un enjeu bien plus vaste qui, dans un avenir proche, effacera progressivement la frontière entre le monde du fixe et celui du mobile.
"Dans la représentation commune, l’accès au wifi pendant les trajets est devenu indispensable pour de nombreux modes de transport public", amorce Salvatore Sinapi, directeur Transport, Opérations internationales chez Engie Ineo. Dans les faits, et notamment en France, l’accès au wifi embarqué reste encore un vaste domaine à conquérir.
Les pays scandinaves ont une avance certaine en la matière, suivis de près par le Royaume-Uni et l’Allemagne. "Mais le wifi passagers dans les transports n’est qu’une brique du sujet de la connectivité mobile qui va révolutionner à terme le système de transport dans son ensemble", estime le responsable.
L’accès au wifi ne serait donc qu’un aspect de la connectivité mobile. Ce qu’il y a derrière est une technologie de pointe qui contribuera à l’évolution de l’ensemble du système des transports publics. "Cette technologie innovante, portée par Icomera - filiale d’Engie, contribue à faire disparaître le mur invisible entre le monde des mobiles (les véhicules) et les infrastructures fixes (voies ferrées ou routes, gares, centres de commandement, de maintenance, etc..)", explique Salvatore Sinapi.
La connectivité servira en effet les besoins des opérateurs en optimisant l’exploitation et la maintenance des systèmes. Elle est déjà au cœur des systèmes de signalisation modernes. Mais bien au-delà, l’évolution des besoins de connectivité entre les matériels roulants et l’infrastructure, qui se quantifie au-delà de 1 GB/s dès le début des années 2020, rendra rapidement obsolète le GSM-R* voire le LTE**, en dépassant même rapidement la performance promise alors par la 5G.
"Si l’on fournit aux opérateurs une connectivité d’une très grande qualité entre le mobile et l’infrastructure, il devient possible de disposer au sol d’un ’clone numérique’ du système de transport, d’analyser en temps réel toute déviation par rapport à un comportement nominal, et par suite d’anticiper et donc de prévenir une panne ou une défaillance. Ce qui ouvre des perspectives immenses en termes d’amélioration de la disponibilité et de réduction des coûts de maintenance et d’exploitation", conclut le responsable.