Cauchemar des voyageurs, des écureuils (1) et des agents en charge de la circulation, la rupture de caténaire interrompt le trafic sur l’ensemble du secteur électrique couvert tout en laissant 30 minutes aux voyageurs pour profiter du chauffage ou de la climatisation avant que les batteries à bord ne soient à plat ! Sachant que l’intervention d’urgence peut prendre un certain temps notamment en raison des mesures de sécurité importantes dû au risque électrique, SNCF Réseau met tout en œuvre pour prévenir ces incidents en engageant d’une part d’importants travaux de renouvellement des fils de contact, et d’autre part en maintenant une surveillance constante des quelques 40 000 km de fils de contact que compte le réseau français national.
Le chariot de mesure CM4
Fruit d’un programme de recherche porté par SNCF Réseau et Railenium, l’outil d’inspection CM4 conçu par l’entreprise spécialisée en ingénierie informatique O2Game et par les Ateliers Laumonier (partie mécanique) reconstitue le profil complet du fil de contact via des têtes de mesure capable d’enregistrer 200 profils par seconde avec une résolution en hauteur de 0,01 mm et une résolution horizontale de 0,05 mm ». Apportant une amélioration significative des standards de l’usure caténaire en passant d’une mesure 1D (section) à 2D (surface), le CM4 permet de réaliser une inspection automatique plus fiable, moins coûteuse et permet donc d’optimiser le remplacement des fils de contact. « De plus, il améliore indirectement la sécurité des agents de maintenance, car sa finalité est de réduire le taux d’incidents caténaires, et donc de limiter au maximum la présence des mainteneurs sur les voies » explique Olivier Fort, gérant de O2Game. Basées sur le principe de réflexion d’un signal laser sur une surface puis la récupération de celui-ci par un capteur optique, ces têtes de mesure vont ensuite envoyer les données (une mesure tous les 5 mm au fil de l’avancement automatique du chariot) à un calculateur qui analyse et reconstruit le profil complet du fil (rond ou avec méplat) afin d’en détecter son usure. « Le chariot CM4, autonome, donne la possibilité de relire les enregistrements sur une interface logicielle intuitive. Il permet d’obtenir toutes les informations sur l’usure des caténaires, sa hauteur, son désaxement, mais également sur la géométrie des voies » précise le gérant.
(1) Les techniciens qui surveillent et réalisent la maintenance des caténaires sont appelés écureuils. Ils doivent ce surnom à leur travail en hauteur, jusqu’à 6 mètres.