Le secteur des transports paie un lourd tribut à la crise du Covid-19. Inquiets des conséquences de la crise sur le secteur, les sénateurs ont interrogé vendredi 10 avril le secrétaire d’État chargé des Transports sur les mesures à mettre en œuvre pour préparer le plan de relance.
Des masques ! Telle est la demande formulée par les entreprises de transport qui se désespèrent de voir se battre des « soldats sans armes ». Face aux inquiétudes légitimes de leurs salariés, les entreprises ont de grandes difficultés à s’approvisionner en masques et produits désinfectants, compte tenu des tensions sur le marché mondial. Jean-Baptiste Djebbari a indiqué aux sénateurs de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable réunis le 10 avril dernier que le gouvernement travaillait avec les opérateurs de transports à élaborer une stratégie de déconfinement permettant une reprise progressive du trafic tout en assurant la protection des salariés, avec le maintien des mesures de distanciation sociale et l’approvisionnement des personnels en masques.
De nouvelles aides d’urgence nécessaires Répondant aux différentes interrogations des sénateurs, le Ministre a notamment annoncé qu’en raison des pertes considérables que va enregistrer le groupe SNCF, il serait nécessaire de revoir les modalités de respect de sa trajectoire financière. S’agissant de SNCF Réseau en particulier, il a indiqué qu’il faudrait tirer les conséquences de la crise en termes de calendrier et de priorisation des travaux, tout en veillant à maintenir certaines priorités d’investissement, notamment en matière de sécurité et sur les petites lignes ferroviaires. Malgré ces annonces, le président de la commission Hervé Maurey et les sénateurs chargés du suivi du secteur des transports Didier Mandelli, Michel Vaspart, Nicole Bonnefoy et Jean-Pierre Corbisez s’inquiètent que les mesures mises en place et envisagées « soient insuffisantes si l’arrêt total ou partiel des activités de transport était amené à se prolonger ». Le secteur du transport de voyageurs est en effet complètement paralysé par la crise et il est à craindre que de nombreuses entreprises, à commencer par les PME assurant du transport occasionnel, mettent la clé sous la porte si de nouvelles aides ne sont pas apportées.
Le besoin d’un volet « transport » ambitieux dans le plan de relance Le secteur des transports s’attend à être confronté à une crise durable, compte tenu de la reprise lente de l’activité économique. Les sénateurs ont donc insisté auprès du ministre sur l’importance de préparer la sortie de crise, et de faire en sorte que le plan de relance en cours d’élaboration comporte un volet ambitieux s’agissant des transports. Jean-Baptiste Djebbari a souligné que cette crise devait servir de « catalyseur de la décarbonation du secteur destransports ». Il a mentionné la nécessité d’agir au niveau européen, dans le cadre du Green Deal, et au niveau national dans le cadre du plan de relance, pour investir dans des solutions de transports peu polluants, en particulier dans le fret ferroviaire.