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Matisa : 75 années en pays de Vaud, cela se fête

PUBLIÉ LE 7 SEPTEMBRE 2020
CB
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Matisa : 75 années en pays de Vaud, cela se fête
Berceau des travaux ferroviaires mécanisés, le canton de Vaud est le fief de Matisa qui fête cette année ses trois quarts de siècle d’existence. 75 ans qui ont fait de cette entreprise fondée par deux entrepreneurs à l’esprit pionnier, un partenaire incontournable sur les chantiers et un acteur important de l’économie romande. 

Et si raconter une histoire était l’avenir de la communication d’entreprise ? A l’occasion des 75 ans d’activités de Matisa, BTP Rail a accepté de relever un double défi lancé par Lionel Cerri, responsable commercial France et Anne-Sophie Golsong directrice marketing et vente. Celui d’écrire un article qui raconterait l’histoire de l’entreprise en lui donnant du sens, au propre et au figuré et, de fait, de retracer en filigrane l’évolution des besoins de ses clients. Car c’est bien de cela dont il s’agit ici : du partenariat étroit et de cet aller-retour constant entre une entreprise de travaux et un constructeur. La première soumettant des idées de développement, la seconde les traduisant en un concept opérationnel, c’est à dire en un prototype qu’elle affinera au fur et à mesure des différentes itérations qui suivront son industrialisation. Ce passage du « dire au faire » conduisant alors, dans le meilleur des cas, à l’appropriation par l’ensemble de la filière d’une méthodologie de travail dite « de rupture » toujours plus productive et sécurisante sur les chantiers. En route donc vers le passé, le présent et l’avenir !

Brosser un siècle d’histoire ferroviaire
Pour comprendre l’histoire de Matisa, il faut remonter aux origines des travaux ferroviaires, et plus précisément à la fin du 19e siècle, cet âge d’or durant lequel fut construite la majorité des réseaux à travers le monde. Une époque où le renforcement des rails et l’introduction des traverses ont permis l’augmentation de la vitesse des trains et l’accroissement des charges par roues. Une époque aussi où les travaux de pose de voies étaient réalisés manuellement par des cohortes d’ouvriers travaillant dans des conditions pénibles et dangereuses. A ces années héroïques succéda la désastreuse Première Guerre mondiale qui réduisit à néant des milliers de kilomètres de voies en Europe et rendit impropres à la circulation les voies qui restèrent en place à la fin des hostilités faute d’entretien. Les grands travaux engagés dans les années 20 nécessitant encore et toujours un travail manuel harassant, lourd et lent, des réflexions furent menées par plusieurs inventeurs et entrepreneurs (1) pour soulager la fatigue des hommes par la mécanisation du travail. De la prise en compte de ces problématiques naissent deux machines prototypes sorties du cerveau génial d’Auguste Scheuchzer (cf. encadré) et promises à un brillant avenir : la cribleuse qui permet d’assainir le ballast en 1927 puis la bourreuse-caleuse (2) quatre ans plus tard qui assure la stabilité de la voie en comprimant le ballast via des vibrations exercées sous les traverses. Deux machines, perfectionnées depuis, mais reposant sur un concept toujours d’actualité aujourd’hui.

La naissance de Matisa
En 1934, Scheuchzer vend son usine créé en 1917 et les brevets de ces deux machines à son ingénieur mécanicien Auguste Ritz. Ce dernier fonde dans la foulée la société CMR (Constructions Mécaniques Renens) tandis que Scheuchzer se réserve l’exploitation de ses produits pour la Suisse. Un choix décisif qui aboutira à la création de Scheuchzer SA, une entreprise atypique qui cumule encore aujourd’hui les deux casquettes d’entreprise de travaux et de constructeur d’outils originaux adaptés à son marché. Mais revenons à Matisa. Alors que la guerre fait rage à nouveau en Europe et que Ritz se démène pour faire tourner son affaire (en fabriquant des réducteurs de Spitfire livrés clandestinement en Angleterre !), il rencontre en 1943 Constantin Sfezzo un entrepreneur d’un extraordinaire dynamisme dont la vie s’apparente à un récit d’aventure (3). Les talents de gestion et de commercialisation de Sfezzo se révèlent très vite exceptionnels et les deux compères décident de créer en 1945 la société Matériel Industriel Procédé Scheuchzer SA dont le but est de promouvoir et vendre les bourreuses fabriquées par CMR. 3 bourreuses-caleuses seront d’ailleurs louées à la SNCF en 1945. Deux ans plus tard, elle est rebaptisée Matisa par son président Sfezzo, la première idée du nom « Misa » ayant été écartée. Une succursale est créée dans la foulée en France et dirigée par José Eyselé jusqu’en 1967.

Sur la voie du succès
Après les ravages causés par les conflits, les infrastructures ferroviaires se trouvent à nouveau dans un piteux état. La période s’avère donc propice pour proposer aux sociétés de chemins de fer des engins de chantier mécanisés pour réparer et entretenir les voies ferrées. La mécanisation des travaux fournissant en même temps une solution adéquate pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre caractéristique de ces années de reconstruction. Dès son installation dans un atelier artisanal à Renens (Vaud) en Suisse, Matisa commence donc à fabriquer des machines qui trouveront facilement preneur dans de nombreux pays. La bourreuse-caleuse dite « Standard », vendue à plusieurs centaines d’exemplaires, constituera le premier grand succès de l’entreprise. Une réussite commerciale due à sa nouveauté absolue, mais aussi parce cette machine révolutionne les méthodologies de chantiers en rendant possible, via un équipement de ripage de la machine sur le côté de la voie, le démarrage des travaux en début de soirée et la restitution de la voie au trafic dès le lendemain matin. Chose jusqu’alors impensable et infaisable.

Les Trente Glorieuses
Mais hors de question pour Matisa de se reposer sur ses lauriers. Des développements inédits, des mises au point, des améliorations et des modernisations sont imaginées par les ingénieurs du bureau d’étude. De nouveaux types de machines s’ajoutent à la gamme phare des bourreuses dites « standard » à l’instar de la dégarnisseuse-cribleuse 2ST développée sur la base d’une licence acquise auprès de Jacques Drouard et du brevet Legrand, du premier véhicule de mesure automatisée de la géométrie des voies, le PV 5 apparue en 1951, ou encore de la première régaleuse apparue au catalogue Matisa en 1956 tout comme du train de renouvellement P811 conçu en 1971 sur la base d’un brevet de l’italien Valditerra. A la fin des années 50, Matisa avait ainsi des représentations dans 39 pays du monde. Et en 1964, elle fut chargée de la fourniture de l’ensemble des matériels de maintenance de la ligne japonaise de Tokaïdo !

Un marché qui évolue vite
Parallèlement, les exigences toujours plus strictes des gestionnaires de réseau et des instances d’homologation, la pression exercée notamment par le jeune concurrent Plasser & Theurer ainsi que les fluctuations économique poussent l’entreprise à réagir rapidement afin de trouver des solutions adaptées et d’innover en permanence. Mais plus que tout, c’est bien la fulgurante évolution technologique qui restera le marqueur de ces dernières décennies avec l’apparition d’engins de travaux de plus en plus sophistiqués et sécurisés. D’où la position particulièrement ambivalente de Matisa qui doit relever dans le contexte d’un environnement de plus en plus pressé (et stressé) le double défi de fabriquer sur mesure des engins de travaux particulièrement robustes, à durée de vie très longue, mais également capables de supporter un nombre croissant d’outils répondant à de nouvelles et coûteuses fonctionnalités réglementaires et à la demande actuelle et future du marché (motorisation hybride, engins connectés au cloud (4), véhicules autonomes et autre IA…). Mais c’est le propre d’une grande entreprise de s’adapter aux hiatus technologiques et sociétaux, de jongler en permanence entre la haute couture que lui impose son rang de spécialiste et le prêt à porter insufflé par le 4e paquet ferroviaire qui pousse vers la standardisation et l’interopérabilité des machines. Et si Matisa est aujourd’hui active dans le monde entier au travers de ses 8 filiales, c’est bien parce qu’elle est reconnue pour la qualité, la fiabilité et la précision de ses machines et de ses services, base de la confiance que ses clients lui vouent. Clients qui rappelons-le attendent de leur constructeur qu’il réponde au double but d’amélioration de la précision de pose, de l’augmentation des vitesses d’avancement des chantiers et de l’augmentation des vitesses de trains après restitution de la voie à la circulation.
 
(1) Scheuchzer, Drouard, Dehé, Perron, Lemaire, Desquenne et Giral…, tous fondateurs d’entreprises de travaux ferroviaires devenues aujourd’hui des acteurs de renommée mondiale
(2) Cette machine ne gère pas encore la géométrie de voie. Celle-ci se faisant toujours de manière manuelle
(3) Voir son livre "Jaurès avait raison – Mémoires d’un industriel"
(4) Mentionnons à ce sujet la marque ITA Safety proposée par Matisa et qui offre des solutions personnalisées d’intégration d’équipements de sécurité ferroviaires embarqués pour répondre aux exigences réglementaires. Ou encore la première série de machines connectées de type Comet (Communication Matisa Embedded Technology) et livrées prochainement en Italie et en France
 


 
©Matisa. Une dégarnisseuse-cribleuse 12CB8 dans l'usine de Crissuer (1967)
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Article publié dans BTP Rail n° 34.
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