Les conséquences du froid sur la voie ferrée sont nombreuses. Il peut s’agir d’accumulation de neige sur les voies et dans les aiguillages qui empêche les manœuvres et bloque les circulations. De formation de givre sur la caténaire qui peut provoquer le décollement des pantographes. De la même manière, le verglas ou la glace accumulés autour de la caténaire perturbent le passage du courant et peuvent provoquer l’arrêt des circulations sur certaines lignes. Les grands froids entraînent également la rétractation de l’acier qui engendre des fissures voire des ruptures de rails. Sans oublier les blocs de neige glacés par le souffle des trains et qui, projetés, agissent comme des projectiles dangereux. « Plusieurs centaines de vitres sont cassées chaque année » indique le gestionnaire de réseau.
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Durant tout l’hiver, pour anticiper au mieux ces perturbations et éviter que les chutes de neige et l’accumulation de glace n’endommagent l’infrastructure, SNCF Réseau mobilise ses équipes de mainteneurs au travers d’un certain nombre d’actions. Celles-ci concernent en premier lieu les aiguillages qui bénéficient d’une surveillance accrue par des agents qui libèrent l’ADV de son emprise de glace à l’aide de chalumeau ou par la mise en place de réchauffeur d’aiguilles. Concernant la voie, SNCF Réseau dispose de 57 engins chasse-neige pré-positionnées aux endroits à risques. Les rails sont également régulièrement contrôlés par des trains spéciaux ou par des agents munis d’appareils de contrôle portatifs. Au niveau de la caténaire, l’entreprise fait intervenir des trains dit « racleur » qui circule équipés de pantographes avec bandes d’archet en acier pour agir sur l’accumulation de glace sur la caténaire. « 15 engins racleurs dont 4 nouveaux sont prévus pour l’hiver 2020/2021 » précise le mainteneur. Comme alternative raclage mécanique, SNCF Réseau peut utiliser des installations de dégivrage électrique pour réchauffer la caténaire ou bien appliquer sur la caténaire un produit qui empêche que le manchon de glace adhère au fil de contact. Ce nouveau dispositif biodégradable à 95 % sous 28 jours est expérimenté sur Brive et Toulouse. « Cela devrait aussi réduire l’usure et les dommages sur les pantographes, et également remplacer le produit de graissage de la caténaire, compte tenu de la fonction lubrifiante du produit ».