« Let’s (re)invent the railway together ! » C’est avec cette accroche que le leader européen de la location de wagon de fret a débuté sa conférence de presse dont l’objectif était de porter à la connaissance des acteurs de la filière le programme de couplage automatique digital (DAC) qu’elle développe avec ses partenaires (1) du groupe de travail DAC4EU (Digital Automatic Coupling For Europe).
Ce projet pilote, financé à hauteur de 13 M€ par le ministère fédéral allemand des transports et de l’infrastructure numérique, ayant pour objectif de démontrer, tester et faire approuver le DAC dans le transport ferroviaire de marchandises. Plus précisément, et pour une mise en œuvre réussie et efficace de cet ambitieux projet, il s’est avéré crucial de mettre en place dans un premier temps une coopération entre tous les acteurs européens : Commission européenne, entreprises ferroviaires, gestionnaires d’infrastructures, détenteurs de wagons, équipementiers ferroviaires (dont Dellner, Faiveley et Voith), entités en charge de la maintenance , organisations du secteur, centres de recherche ferroviaire et institutions politiques nationales et européennes.
Dans ce contexte, le projet d’attelage automatique numérique est porté par le programme « European DAC Delivery programme » (EDDP) sous la direction de la plateforme européenne Shift2Rail. Ce programme EDDP étant constitué de sept groupe de travail (dont le DAC4EU) qui garantissent les actions nécessaires à un déploiement rapide, techniquement et économiquement réalisable à l’échelle européenne.
Le rôle prépondérant du DAC
En Europe, le couplage à vis est encore aujourd’hui la norme de couplage des trains de marchandises. C’est d’ailleurs le seul continent à encore utiliser ce système, (les autres continents utilisant un couplage automatique, voire encore à crochets pour l’Afrique subsaharienne). Le couplage est effectué manuellement par un opérateur qui doit monter entre les wagons pour les accrocher et les décrocher, ce qui nécessite des opérations physiquement éprouvantes et qui plus est, dans un environnement dangereux. « L’Europe pourrait néanmoins rattraper son retard grâce ay DAV puisqu’elle deviendrait alors le premier continent à utiliser cette technique innovante » a ainsi annoncé Peter Reinshagen, le directeur gérénal Ermewa SA. Ce DAC semble revêtir une importance d’autant plus cruciale pour un transport de fret intelligent qu’il permettrait non seulement d’accroître l’efficacité grâce aux processus d’automatisation, mais aussi de garantir un approvisionnement énergétique suffisant pour les applications de télématiques ainsi que la sécurité de la communication des données sur l’ensemble du train.
« Le DAC apparait donc comme un catalyseur de la transformation numérique pour passer des opérations ferroviaires entièrement automatisées, offrant une efficacité concurrentielle tangible » poursuit le dirigeant. Le DAC est en effet une innovation destinée à coupler et découpler automatiquement le matériel roulant dans un train de fret, tant physiquement que numériquement. Ce système pour ainsi permettre une montée en puissance en ouvrant la voie à une automatisation et à une numérisation complète du transport ferroviaire de marchandises : à titre d’exemple, la préparation d’un train qui est actuellement de 4h passerait demain à 30 min.
Le consortium DAC4U pour la démonstration et les essais
Le DAC4EU, en tant qu’un des 7 groupes de travail au sein de l’EDDP, a pour mission la démonstration et les essais du DAC. Ces tests auront lieu en Allemagne, en Suisse, en Autriche mais aussi dans d’autres pays européens. Dans les faits, une douzaine de wagons vont être équipés avec les différents types de couplages et vont être testés dans plusieurs conditions d’utilisation. Une fois les tests terminés, les résultats seront transmis au programme EDDP et joueront un rôle dans le processus de décision de l’EDDP pour la sélection d’un modèle de couplage unique. Par la suite, un train de 24 wagons sera formé avec la technologie qui aura été adoptée, afin de vérifier la mise en œuvre en exploitation réelle. « L’objectif est qu’à la fin de l’année, un système unique soit sélectionné et devienne la norme qui sera déployée dans toute l’Europe. Ce système unique, dont les exigences en matière d’interopérabilité et de sécurité seront intégrées au STI, équipera entre 450 000 wagons et 17 000 locomotives en Europe pour un objectif de migration à horizon 2030 » projette Peter Reinshagen.
(1) Le consortium DAC4EU est constitué sept acteurs ferroviaires publiques et privés : DB AG, DB Cargo, Ermewa, GATX Rail Europe, Rail Cargo Austria, SBB Cargo et VTG. Leader européen de la location de wagon de fret avec une flotte de 40 000 unités, Ermewa, auparavant filiale de la SNCF est rentrée le mois dernier dans le giron d’un consortium associant la , ion Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et la société allemande de gestion d’actifs DWS,