L’alliance 4F salue la concertation menée avec les parties prenantes ainsi que la qualité et le sérieux du rapport du COI qui opte résolument pour une planification écologique en misant sur le ferroviaire. Les investissements prévus pour la régénération du réseau ferré sont particulièrement bienvenus mais l’Alliance 4F est encore en attente d’un fléchage spécifiquement dédié au fret ferroviaire, à ce stade inexistant. Les investissements annoncés le 24 février par La Première Ministre vont dans le sens des engagements européens de décarbonation de la France. Lors de la remise du rapport du COI, Mme Elisabeth Borne a appelé de ses vœux une loi de programmation « volontariste » pour donner de la visibilité. Cette mesure est particulièrement appréciée de 4F qui la suggère depuis 3 ans.
Des investissements dédiés
Toutefois, pour atteindre l’objectif légal de doublement de la part modale du fret ferroviaire en 2030 (soit 18% de marchandises transportées par le ferroviaire à l’échéance), ce plan stratégique, « socle indispensable » selon le COI, doit être adossé à un plan d’investissements dédiés au fret ferroviaire que 4F estime à 3,5 Md€. L’alliance 4F regrette à cet égard l’absence de distinction entre les dépenses d’infrastructures dédiées au système ferroviaire dans son ensemble, lesquelles servent en fait avant tout les trafics voyageurs, et celles spécifiques au fret, comme les gares de triage, les plateformes multimodales, les lignes capillaires ou encore la mise en conformité du réseau pour permettre l’acheminement des remorques routières internationales. Le fret ferroviaire apparaît ainsi regrettablement dilué dans ce plan.
Le transport combiné sous-estimé
L’Alliance insiste également sur la nécessité d’inclure dans le plan un mécanisme permettant de garantir des circulations au fret ferroviaire durant les importantes périodes de travaux attendues. Par ailleurs, en ce qui concerne le transport combiné et l’intermodalité train/camion, l’Alliance 4F estime que quatre terminaux intermodaux supplémentaires seront nécessaires d’ici à 2027, et quinze d’ici à 2030. Sur ce sujet crucial, le rapport du COI est très en-dessous du niveau requis. De même, le rapport ne précise pas les investissements concernant l’adaptation des infrastructures au gabarit P400, un enjeu clé pour le développement du transport combiné. La réalisation de certains projets structurants elle-même reste floue, par exemple celle du tunnel ferroviaire du Lyon-Turin.
Un retard difficile à combler
Aussi prometteur soit-il, ce rapport appelle donc des travaux complémentaires importants, qui permettront seuls de détailler les projets, financements et calendriers de mise en œuvre des 3,5 Md€ que la profession estime indispensables. Dans cette perspective, un premier rendez-vous de travail avec SNCF Réseau et la DGITM a été fixé au 6 mars. En raison de décennies de sous-investissement, la France figure parmi les nations européennes dont le réseau ferroviaire est le plus âgé, et même le plan d’investissement annoncé le 24 février ne permettra de combler qu’une petite partie du retard de notre pays La filière s’inquiète en outre du financement de ce plan, dont 25% seulement est assuré à ce stade.L’Alliance 4F propose que ces investissements soient prioritairement orientés vers 4 grandes familles d’investissements distingués en raison de leur puissant effet levier sur l’augmentation de la part modale du fret ferroviaire :
• L’investissement dans les gabarits avec le P400 pour développer le transport de semi-remorques et avoir les mêmes capacités de circulation que le reste de l’Europe ;
• Les terminaux de combiné pour offrir de la flexibilité aux transporteurs et chargeurs, et mieux mutualiser le rail et la route ;
• Les triages et les voies de services, pour améliorer la qualité de service et la productivité des opérations ferroviaires ;
• Les capillaires, pour renforcer le maillage du territoire et élargir à un maximum de chargeurs l’accessibilité du transport ferré.
« L’Alliance 4F salue la volonté du gouvernement de s’appuyer sur le ferroviaire pour décarboner les transports. Elle reste mobilisée et déterminée à atteindre l’objectif de doublement de la part modale inscrite dans la loi « Climat et résilience » de 2022. L’Alliance 4F sera vigilante quant à la concrétisation de ces annonces d’investissement, notamment dans une loi de programmation pluriannuelle, afin de passer de l’intention à l’action. » affirment les porte-paroles de 4F.