Pour faire face aux enjeux de demain, un programme inédit a été lancé lors de l’édition 2023 du Sifer, sous l’impulsion de SNCF Réseau et de la Fédération des Industries Ferroviaires (FIF) avec la participation du SETVF, du SERCE et de Syntec-Ingénierie. Le but de cette démarche : unir les forces des différents acteurs pour répondre aux défis d’accélération de la régénération et de la modernisation du réseau, de performance opérationnelle et de transition écologique. Comme l’a déclaré Philippe Rocher, Président du SETVF : « C’est la première fois dans notre histoire que nous raisonnons filière. Nous nous sommes rendu compte qu’en privilégiant l’intérêt particulier de tous les acteurs, nous privilégions l’intérêt général. Quand un acteur va mal, un projet se passe mal. C’est notre intérêt à tous de raisonner filière ».
Une participation et des résultats plébiscités
Après une année de travail, les différents groupes (composé de 40 à 50 participants) ont restitué leurs conclusions au sein de l’auditorium du campus Rimbaud de SNCF Réseau. Largement plébiscité par les différents participants, le bilan de cette année dresse des actions concrètes. « Un grand merci à tous les participants pour leur implication active. Nous voyons les résultats aujourd’hui qui sont concrets, qui vont nous aider à améliorer et transformer notre collaboration au bénéfice du développement de la filière ferroviaire » a déclaré Valérie Giraudon, Directrice des achats SNCF Réseau. Pour Frédéric Michaud, Directeur Général adjoint industriel et ingénierie SNCF Réseau : « La dynamique des groupes de travail répond aux attentes du comité de pilotage qui compte la FIF, le SETVF, le SERCE et Syntec ». « Chaque groupe a réussi à s’emparer de manière très concrète la problématique qui lui a été confiée » estime Matthieu Chabanel, Président-directeur général SNCF Réseau.
La sécurité en filigrane
Bien que la sécurité n’apparaisse pas dans les intitulés des groupes de travail, la question a été abordée en préambule par Matthieu Chabanel, Président-directeur général SNCF Réseau : « La sécurité sur les chantiers ferroviaires est un enjeu crucial. Nous savons tous que si nous ne travaillons pas en sécurité, l’attractivité, la performance, etc. ne serons pas au rendez-vous. C’est le sous-jacent de nos travaux » a précisé Matthieu Chabanel.
Bien que la sécurité n’apparaisse pas dans les intitulés des groupes de travail, la question a été abordée en préambule par Matthieu Chabanel, Président-directeur général SNCF Réseau : « La sécurité sur les chantiers ferroviaires est un enjeu crucial. Nous savons tous que si nous ne travaillons pas en sécurité, l’attractivité, la performance, etc. ne serons pas au rendez-vous. C’est le sous-jacent de nos travaux » a précisé Matthieu Chabanel.
Donner de la visibilité
Premier des quatre groupes, le partage de la trajectoire d’investissement. La feuille de route de l’accélération de la régénération et de la modernisation du réseau ferré est ambitieuse. Pour accompagner les acteurs de la filière dans le développement et la performance de leur activité, la trajectoire d’investissements dans chaque domaine technique (voie, signalisation, caténaires, ouvrages d’art) est partagée. Pour accompagner cette dynamique d’accélération et optimiser la coordination entre partenaires, le 30 mai, SNCF Réseau a d’ores et déjà partagé la liste des 150 projets majeurs de régénération et modernisation prévus jusqu’en 2027 à l’ensemble des acteurs de la filière. « La planification est un thème central. La diffusion de la liste des chantiers donne de la visibilité, mais celle-ci sera complète cet automne car nous avons besoin que l’ensemble des briques des 100 Md€ se mette en place. Le contrat de performance de SNCF Réseau va donner de la visibilité sur la trajectoire de régénération. Par ailleurs, des contrats Etat-Région sont en cours de signature et il y a beaucoup de travail autour des grands projets » indique Matthieu Chabanel.
Travailler l’attractivité du ferroviaire
Recruter et former plusieurs milliers de personnes dès 2024, tel est le défi pour une filière ferroviaire qui est pourvoyeuse d’emplois et de perspectives pour mener à bien les investissements massifs dans les années à venir. Il est clair que les métiers techniques de la filière sont en tension. Toutefois, des initiatives sont d’ores et déjà mises en place pour former et attirer les talents à l’image du nouveau BUT génie électrique et informatique industrielle option signalisation ferroviaire qui sera ouvert à la rentrée 2024 à l’IUT de Nîmes et où plusieurs entreprises de la filière se sont engagées à faire appel à des alternants suivant cette formation. Dès le mois de juin 2024, la filière sera largement représentée dans le dispositif « 1 jeune 1 solution » et se mobilise pour accueillir des stagiaires et présenter ses métiers dans des établissements scolaires ». « IL faut que nous allions plus loin sur les stages de secondes. Il y a énormément de place à prendre. Il faut que le ferroviaire se positionne » estime Philippe Rocher, Président du SETVF. « L’attractivité est un sujet pour d’autres branches de l’industrie électrique. Nous parlons de dizaines de milliers d’emplois à valeur ajoutée qui sont en manque aujourd’hui… Il faut donc imaginer des actions ciblées et efficientes » précise Philippe Paillet, Président de TSO Caténaires et de TSO Signalisation, Président de la commission « Caténaires » du SERCE.
Innover au service de la transition écologique
Le ferroviaire est un mode de transport décarboné qui, par nature, contribue à la transition écologique. En tant qu’acteurs industriels, l’ensemble des partenaires mènent déjà leurs propres transitons écologiques et co-construisent des actions collectives pour limiter leurs impacts sur l’environnement. Afin d’intégrer l’écoconception dans les projets, les partenaires ont notamment créé un guide pratique de 80 solutions tels que les revêtements de quai en matériaux recyclés, le traitement des déchets végétaux vers des solutions de compostage ou de méthanisation, l’emploi de bétons moins émissifs en CO2 ou encore la réduction de la consommation d’eau. Ce guide sera mis en œuvre dans les prochains mois sur plusieurs projets sur tout le territoire. « Le ferroviaire est aujourd’hui le seul moyen de transport qui soit très largement décarboné » indique Patrick Jeantet. « Nous avons des choses concrètes que nous pouvons mettre tout de suite en place à l’image de la récupération de l’eau sur les bases arrière » explique Philippe Rocher.
Refonder les pratiques au profit de l’efficacité opérationnelle
L’augmentation du volume de travaux conjuguée au développement du trafic ferroviaire place l’impact sur les circulations au cœur des enjeux d’efficacité opérationnelle. Les travaux engagés par les acteurs de la filière ont déjà permis de définir des règles communes. Les pratiques collaboratives ont été renouvelées, transformées et sont déjà déployées sur plusieurs chantiers et continueront à être largement diffusées auprès des entreprises du secteur. Des plateaux techniques communs regroupant les différents acteurs vont être progressivement mis en place afin de favoriser les communications aux différentes étapes des projets, de l’étude jusqu’à leur réalisation opérationnelle, en particulier pour déployer les nouveaux postes de signalisation digitale. Les outils numériques utilisés par les différents acteurs vont être progressivement harmonisés afin de viser une “continuité numérique” de la conception jusqu’à la réalisation. La filière a donc franchi un cap, reste à relever les enjeux notamment en délivrant les livrables des bonnes pratiques à l’ensemble des collaborateurs en dès cette année. À ces enjeux, la filière en a ajouté un : la création d’une structure spécifique dont les objectifs et missions sont encore à définir… Rendez-vous en octobre prochain.
