Militant résolument anti-5G, Boris Niel vient d’écoper de 2 ans de prison ferme pour avoir mis le feu à deux pylônes d’antennes-relais sur le mont Poupet, dans le Jura.
Alors que le vice-procureur Legaut requérait 3 ans de prison, dont la moitié ferme, et la révocation d’une précédente condamnation à 6 mois avec sursis à l’encontre de Boris Niel, la peine pour avoir incendié 2 pylônes d’antennes relais est finalement de 4 ans de prison dont la moitié ferme ainsi qu’un total de 91 000 € de dommages et intérêts.
Une avocate absente
S’il est une leçon à retenir, au-delà du fait que c’est mal de brûler des pylônes, c’est qu’il faut choisir avec soin son défenseur. En effet, le prévenu n’a pu être représenté par son avocate parisienne qui a écrit au tribunal être retenue sur une autre affaire… mais sans moyen de vérifier cette assertion ! Résultat, le procès n’a pas été reporté, se déroule sans la défense et, Covid-19 oblige, il est tenu en tout petit comité ce qui exclue la présence des supporter anti-5G qui avaient fait le déplacement. Face à cette situation, le prévenu se mure dans le silence.
Un procès monologue
Comme l’explique notre confrère de l’Est Républicain, le procès se résume donc à un récit, celui de la présidente qui récapitule les faits s’étant déroulés dans la nuit du 9 au 10 avril : « ce soir-là, Boris Niel est monté au sommet du mont Poupet, dans le Jura, et a mis le feu à deux pylônes supportant des antennes-relais. Son ADN a été découvert sur un bouchon de récipient retrouvé au pied d’un des pylônes.» De plus, le prévenu a avoué son geste pendant sa garde à vue et indique que « ce n’est pas un délire de pyromane. J’ai fait ça pour des raisons politiques par rapport à la 5G et au désastre écologique ».
Un cas pas si isolé
Face à la rhétorique du prévenu, Matthias Guillou, l’avocat d’Orange, ne peut s’empêcher de rappeler qu’il ne s’agit même pas d’une antenne 5G. Et de déplorer par la même l’ampleur prise par le mouvement d’activistes qui déclenchent une urticaire à la simple vue d’un pylône puisque « 170 ont été attaquées en 2020 dans toute la France ». Enfin, pour Me Rachel Massin-Trachez qui défend les intérêts de l’État (certaines antennes appartenaient à la gendarmerie et à la police), « cela ne devrait pas être une guerre et j’encourage le prévenu à s’engager pour ses idées mais de façon beaucoup plus pacifique ».