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RÉSEAUX VRD

« Nous nous inscrivons dans une industrialisation 2.0 »

PUBLIÉ LE 24 DÉCEMBRE 2023
FRÉDÉRIC BURGUIERE
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« Nous nous inscrivons dans une industrialisation 2.0 »
© Birco
Directeur Général Birco France, Johann Groult fait le point sur les apports de la nouvelle centrale à béton implantée sur le site historique du fabricant. Une occasion pour aborder les innovations à venir.
 
Réseaux VRD : M. Groult, quel regard portez-vous sur la nouvelle centrale à béton ?
Johann Groult : Il faut saluer l’exploit d’avoir réussi à bâtir une centrale à béton ultramoderne, d’une surface de 400 m2 en presque 12 mois. Une performance compte tenu de l’implantation du site puisque Baden-Baden est situé dans une zone verte protégée. De fait, pour obtenir le permis de construire, il était impératif que la conception et la construction soient en total respect de l’environnement.
 
R-VRD : De quelles technologies dispose cette centrale ?
J. G. : Elle comprend des malaxeurs de dernière génération en provenance du Danemark qui nous offrent désormais une très grande flexibilité dans les recettes béton. Automatisés, ces derniers permettent de différentier les formulations afin de répondre spécifiquement aux demandes spéciales de nos clients. Autre avancée notable, l’acheminement sur rail aérien du béton. Installé dans tous les halls de transformation, ce dispositif alimente aussi bien les machines stationnaires que les machines mobiles à démoulage immédiat (technologie historique de Birco NDLR) ainsi que les halls de productions dédiés aux pièces spéciales nécessitant un démoulage différé. Pour aller plus loin, nous avons programmé des travaux d’infrastructure sur les deux années à venir. Mais je ne peux vous en dire plus.
 
« Cette nouvelle centrale à béton nous inscrit pleinement dans une « industrialisation 2.0 » avec comme fil conducteur l’économie des matières premières et des ressources ». Johann Groult
 
R-VRD : Quelles sont les mesures que vous avez prises pour réduire l’empreinte carbone de l’entreprise ?
J. G. : Si nous étions déjà à la pointe de ce qui se faisait, la technologie utilisée aujourd’hui pour cette nouvelle centrale à béton nous inscrit pleinement dans ce que j’appellerai une « industrialisation 2.0 », avec comme fil conducteur l’économie des matières premières et des ressources. La centrale est équipée de capteurs (dont certains travaillent sur l’anticipation) et de pesées automatiques des agrégats extrêmement précises. De fait, les excédents sont automatiquement recyclés tout comme les eaux de nettoyage. Toujours dans un souci d’efficacité énergétique et de préservation des ressources, nous avons fait le choix d’un système de pompes à chaleur qui récupère celle émise par les armoires de commande afin d’avoir à l’année une température ambiante respectueuse de l’environnement.
 
R-VRD : Ces mesures s’inscrivent dans votre politique RSE…
J. G. : Tout à fait. Elles sont pleinement en phase avec la stratégie 2027 mise en place voici deux ans et dont le socle est profondément écologique, environnemental et plus globalement axé sur la durabilité. Cela se traduit par la fabrication d’un béton bas carbone, le choix d’agrégats provenant uniquement de la région (nous sommes à quelques kilomètres du Rhin). Nous avons également fait le choix d’un fournisseur d’électricité verte, celui d’installer des panneaux photovoltaïques, de passer la flotte de véhicule thermique, qui effectue des parcours de l’ordre de 100 à 200 km, à l’électrique… En parallèle, nous avons effectué un audit via le consultant de notre maison mère (Mueller Steinag NDLR) pour la mise à disposition d’EPD (Environmental Product Declaration) qui permettent d’obtenir un bilan CO2 par produit. Cette démarche volontaire, dont les premiers résultats sont attendus à l’automne, débutera par les produits les plus vendus de notre gamme à commencer par le SIR 200 qui est le caniveau en DN200 par excellence pour le TP. Nous serons ainsi à même de répondre à la demande des grands groupes qui intègrent ce type de document à leurs appels d’offres.
 
R-VRD : Négoces, bureaux d’études… Comment la distribution est-elle désormais gérée ?
J. G. : Évoluant dans un secteur BtoB, nous nous appuyons essentiellement sur les réseaux de négoce spécialisés TP ou paysagiste. Ce positionnement ne change pas, tout comme le fait d’être présent auprès des bureaux d’études, des entreprises… En revanche, nous sommes désormais sollicités par des communes qui font face à des épisodes météorologiques de plus en plus violents.
 
R-VRD : Après la mise sur le marché du caniveau léger BIRCOslim, quelles sont les innovations à venir ?
J. G. : En béton vibro-compressé et allégé et sans besoins d’enrobage BIRCOslim a ouvert la voie à la gamme de caniveaux paysagistes « auto-stables ». Nos caniveaux de la gamme TP sont « autoportés » et répondent au type I de la norme NF EN 1433. Maintenant, des innovations telles que BIRCOpur ou BIRCOprime permettent déjà d’intégrer la sédimentation ou la filtration à un système de drainage linéaire accessible en surface, ce qui facilite la maintenance. Côté innovations, nous axons nos recherches sur les besoins de la future « ville éponge » dont le principe est de réguler et de réutiliser l’eau contrairement à ce qui se fait depuis les années 90 avec des surfaces non perméables et les conséquences que l’on connaît en cas d’épisode cévenol. L’enjeu que nous devons relever est de fournir une gamme d’outils pour la gestion de l’eau en adéquation avec notre ADN : qualitatif et robuste.

Propos recueillis par Frédéric Burguière
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