A la fin d’une conférence de presse, il est de tradition de laisser la parole aux journalistes qui souhaitent approfondir certains points. Nous vous avons compilé ce moment d’échange très instructif
Les journalistes ont questionné NaTran concernant le niveau de remplissage des stockages, qui étaient à 22%, soit un niveau assez bas par rapport aux chiffres des années précédentes. NaTran a rassuré quant au passage de l’hiver 2024-2025 et a insisté sur la nécessité de commencer rapidement la campagne de remplissage. Le démarrage effectif de cette campagne dépendra des conditions météorologiques.
Des interrogations ont porté sur les importations de GNL russe. Nos confrères de France Info avaient rappelé récemment que l’Europe que si l’Europe ne recevait plus de gaz russe en pipeline, elle en consommait toujours via le GNL. NaTran a signalé une baisse des entrées de GNL en France d’environ 14%. Parmi ces entrées, 32% provenaient de gaz russe, représentant environ 18% du total. Une partie du gaz arrivant en France est ensuite réexportée vers les pays européens voisins, la France étant une plaque de transit.... NaTran a souligné la complexité de la traçabilité du GNL, ce qui rend les chiffres à prendre avec précaution. Les informations précises sur les sources d’approvisionnement sont détenues par les expéditeurs, et NaTran ne peut que s’appuyer sur des sources externes.
Quant aux objectifs du biométhane, NaTran a réaffirmé son alignement avec les objectifs de la PPE3, qui prévoit 44 TWh de biométhane à l’horizon 2030. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de raccorder 2,7 TWh par an de nouvelles capacités.
A la question de l’avenir de l’hydrogène et du CO2, NaTran a évoqué une consultation publique qui sera lancée à partir du 4 avril pour recueillir les attentes du marché et élaborer une vision concertée des schémas de développement des infrastructures hydrogène et CO2. La consultation se déroulera en plusieurs phases, avec un focus sur l’hydrogène et le CO2 en mai, et sur le méthane en juin.
Gaz renouvelables : Natran a rappelé la nécessité d’avoir des aides pour accompagner les filières de pyrogazéification et de gazéification hydrothermale. Notamment suite à l’abandon du projet Salamandre de pyrogazéification d’ Engie au Havre. NaTran reconnait que la production aujourd’hui de ces deux filières n’est pas compétitive si on compare brutalement au prix du gaz naturel qui se situe entre 40 et 50 € de MWh. NaTran est persuadé que la filière des gaz renouvelables a le potentiel d’aller rapidement vers un pourcentage croissant pour rejoindre la vision de l’Ademe où 100 % du gaz est renouvelable en 2050 ; un objectif tout à fait atteignable pour un pays comme la France.