Le procédé Satis consistant à introduire des fibres de chanvre dans les sous-couches routières n’améliore pas seulement la résistance de la route à l’usure, il engendre des coûts économiques entre 25 et 30% inférieurs aux méthodes classiques. Bien que le chanvre ait un prix conséquent, sa quantité précise (gardée secrète par l’entreprise) utilisée dans le procédé Satis réduit l’apport de granulats et les épaisseurs d’enrobés bitumeux. Les 47 cm d’épaisseur totale de la chaussée comprennent 36 cm du mélange incluant les fibres et 11 cm de couches d’enrobés (8 cm de grave bitumeux et 3 cm de béton bitumineux), soit une réduction de l’épaisseur d’enrobés de 4 à 6 cm par rapport aux méthodes classiques.
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Un équipement rare
Le procédé Satis ne détourne pas seulement le chanvre de son utilisation classique, il a également encouragé Charier à utiliser des machines spécifiques pour le mettre en œuvre. Pour l’épandage du biomatériau de façon homogène sur 2,50 m de largeur, l’entreprise a développé un épandeur à fibres que Valéry Ferber, directeur environnement et innovation décrit comme « un hybride entre du machinisme agricole et les machines industrielles qui servent à l’élaboration et au traitement des fibres ».
En ce qui concerne le malaxage, Charier se démarque également puisqu’il utilise sur le chantier un malaxeur Witgen dont il existe seulement deux modèles en France. Acquis en 2016, il sert à incorporer et homogénéiser le mélange. Le chantier est d’ailleurs encore au stade du malaxage aujourd’hui mais les travaux doivent s’achever fin décembre 2018.