Rome fut cette année le théâtre du congrès du CECE, le rassemblement biennal des constructeurs de machines européens, organisé pour cette fois par Unacea, l’association italienne des équipements de construction. Près de 200 représentants étaient présents pour débattre de l’avenir du secteur et de sa transition digitale.
Ce rendez-vous s’est déroulé, pour la deuxième année consécutive, dans un environnement économique porteur. Le secteur des machines enregistre en effet en Europe une croissance fulgurante de 15% en 2017, qui devrait se poursuivre à +5-10% fin 2018. L’optimisme est là, porté par un conjoncture favorable sur les marchés européens (investissements publics et privés).
De grands projets, comme le Grand Paris en France et le HS2 au Royaume-Uni, laissent présager d’une croissance de long terme. La situation économique en Italie, pays hôte du congrès, est également encourageante avec une augmentation des ventes de 25% au premier semestre 2018 et une production totale de 2,6 milliards d’euros en 2017.
Le contexte favorable a permis aux délégués du CECE d’examiner avec optimisme les facteurs technologiques qui influeront à l’avenir sur la construction et l’évolution de la règlementation en UE. En termes de technologie, le principal moteur de la transformation du secteur est la digitalisation. Un projet de 8 mois a d’ailleurs été présenté pour la première fois à l’occasion du congrès.
"Cette étude constitue une nouvelle étape de l’investissement du CECE dans la digitalisation de notre industrie. Au cours des 8 derniers mois, une équipe de consultants spécialisés, appuyés par un petit groupe composé de sous-traitants et de sociétés de location, ont analysé les moyens de faciliter l’utilisation des machines de construction connectées afin de tirer parti des données relatives à la productivité, à la sécurité et à la durabilité. Trois défis majeurs. À mon avis, s’il y a un élément clé à retenir de ce projet, c’est la nécessité de changer les modèles économiques pour libérer la création de valeur des données", a affirmé Enrico Prandini, président du CECE.
Avec le ralentissement de l’évolution de la réglementation européenne et la préparation de Bruxelles à un basculement institutionnel en 2019, le congrès a également permis de dévoiler le manifeste du CECE pour les élections du parlement européen. "Notre secteur fait partie intégrante de la chaîne de valeur de la construction, un secteur employant plus de 18 millions de personnes, générant 9% du PIB de l’UE et responsable de la construction des lieux de vie et de travail des Européens. C’est pourquoi nous appelons tous les candidats et futurs membres élus du Parlement européen à soutenir un mandat de coalition majoritaire auprès de la Commission européenne uniquement si l’industrie figure parmi les cinq premières priorités de son programme politique", a scandé Enrico Prandini.
En substance, le CECE appelle l’UE à se doter d’une vision de long terme et d’une stratégie pour une politique industrielle appropriée. La transformation digitale est une piste de développement mais les tensions mondiales et la concurrence lourde risquent à long terme de limiter la compétitivité du secteur des machines en UE.
