En préambule de la Soirée de l’UFL, qui se tenait hier soir au Musée des Arts Forains dans le 12e arrondissement parisien, son président Alexandre-Jacques Vernazza, également PDG de Mediaco, est revenu sur les grands chantiers auxquels s’attèle déjà la fédération depuis plusieurs mois. Au menu, transport exceptionnel, conditions générales de location, et label UFL…
Au-delà de sa mission première – à savoir renforcer le syndicat en fédérant toujours plus les levageurs – l’Union Française du Levage (UFL), emmenée par son président Alexandre-Jacques Vernazza, a fort à faire. En dépit d’une belle croissance du secteur, porté par la dynamique des TP et de l’éolien principalement, des incertitudes subsistent sur des thèmes clés défendus depuis maintenant plusieurs années. Augmenter la charge par essieu de 12 à 14 t, l’UFL n’y pense plus. 30 ans de lutte n’auront malheureusement pas abouti. « Nous avons plaidé pendant des années pour une dérogation, à l’instar du Royaume-Uni, sans résultat. Avec l’effondrement du pont de Gênes cet été, et la problématique de surcharge sur certains ouvrages affaiblis en France, l’heure est aujourd’hui à l’abandon de cette thématique pour mieux se concentrer sur l’importance de faire sortir les grues mobiles des transports exceptionnels », explique le président de l’UFL.
Des conditions générales inattaquables
Mais le gros du travail de l’UFL se situe au niveau des conditions générales de location, pour l’heure allègrement modifiées au gré des envies des meneurs d’ordres. « Ces conditions générales de location doivent être une bonne fois pour toute définies par les levageurs adhérents au syndicat et respectées par les clients. On ne peut nous demander de travailler vite, parfois en risquant des pénalités, et ne pas respecter les délais de paiement, insiste Alexandre-Jacques Vernazza. Aujourd’hui, les levageurs les plus modestes sont obligés d’accepter des conditions contestables pour pouvoir travailler. Cela doit cesser ». Ces conditions, une fois établies par l’UFL, serviront de base aux contrats et seront les seules valables en cas de litige.
Un « Label UFL »
Et pour rendre ses adhérents inattaquables au regard de la loi, l’UFL a la solution. Un label estampillé UFL, appliqué dès début 2019, qui comportera 6 à 8 points à respecter dont la liste sera réactualisée chaque année. « Parmi eux, un point crucial : l’obligation de dépose des contrepoids et de facturation du transport exceptionnel. Ce n’est plus aux levageurs de prendre les risques pénaux », pointe Alexandre-Jacques Vernazza. Une facturation qui aura également pour avantage d’augmenter légèrement les prix de location, toujours très bas. Autre point d’importance : le respect du code du travail français pour les levageurs étrangers adhérents. Pour adhérer à l’UFL, ils devront faire état du déploiement d’au moins 5 grues sur le territoire français et domicilier fiscalement leur personnel détaché en France.
Conséquence de la hausse du prix du gasoil
Face à l’augmentation du prix du carburant, l’UFL préconisera dès début 2019 une surcharge sur le gasoil, comprise entre 1% et 4%, selon le barème donné par le syndicat. « La suppression du taux réduit de la TICPE sur le GNR en 2019 ne devrait pas peser lourd sur l’activité des levageurs, indique Alexandre-Jacques Vernazza. Seules les grues automotrices lentes en sont consommatrices et le parc en France est plutôt réduit ». Un bémol toutefois : ce type de machine étant plutôt destiné aux chantiers de longue durée, il faudra prévoir un impact sur les prix de location.