L’initiative de réaliser ce type d’enquête annuellement est née au sein de la commission économique de l’AIMCC, il y a trois ans. Pour cette troisième édition, le taux de réponse s’élève à 83% avec 58 organisations professionnelles sur 70 ayant accepté de répondre.
Si les indicateurs de janvier 2018 laissaient entrevoir une nouvelle année de croissance. En pratique, les résultats n’ont pas été au rendez-vous. En effet, les fortes intempéries de l’hiver dernier ont impacté durement l’activité, plus particulièrement dans le gros œuvre. Les difficultés de recrutement dans le secteur des transports ainsi que les grèves SNCF touchant le fret n’ont pas non plus aidé.
« Les résultats 2018 sont globalement plutôt décevants, déclare Carole Deneuve, chef du service économique et statistique à l’Unicem. Sans compter les conflits sociaux et les règlementations complexes, le coût des matières premières a évolué avec un rebond des prix de l’énergie au cours de l’année, ce qui s’est traduit également par une hausse des prix des carburants, des biens intermédiaires, des prix entrant dans la composition des coûts de production. »
+2,3% dans le bâtiment
Dans le bâtiment, à la fin 2018, la progression de l’activité s’élève à +2,3% (vs 5% en 2017), en raison d’une baisse du nombre de mises en chantier de logements dans le résidentiel neuf. Concernant les travaux publics, l’activité est restée, en revanche, solide. Elle atteint +10,5% en valeur et +7% en volume. « Le seul chantier du Grand Paris a engendré deux points de croissance », précise Carole Deneuve.
Dans ce contexte, près de 2/3 des organisations interrogées (65%), ont connu, sur l’année, soit une stabilisation soit une légère hausse de leur activité, tandis qu’un quart d’entre elles mentionnent un repli.
Perspectives 2019
Pour l’année à venir, plus de la moitié des professionnels (58%) tablent sur une croissance de l’activité, comprise entre +1% et +3% et, un tiers sur une stabilisation. 8% des organisations envisagent un repli de leur activité.
« Dans le bâtiment et les TP, pour l’instant, toutes les enquêtes de l’AIMCC sont encore bien orientées. Pour le premier semestre, il y a encore de l’activité attendue avec des carnets de commandes atteignant des niveaux élevés mais, le deuxième semestre sera probablement plus problématique. »
Les prévisions 2019 annoncent donc un léger retrait de l’activité de -0,5% (source : FFB). Les TP resteraient, toutefois, sur une bonne dynamique (+5,5% en valeur et +3% en volume selon la FNTP), soutenus par la relance du plan autoroutier ainsi que les dispositifs en faveur du renouvellement des réseaux d’eau potable et d’assainissement. L’effet prix pourrait être aussi moins fort qu’en 2018.
Hausse d’activité pour les segments AIMCC
Dans le segment du gros œuvre, un peu plus de la moitié des répondants est optimiste pour 2019, attendant une hausse modeste de leur activité (entre +1 et +3%). Ils sont aussi moins nombreux à craindre un repli de -1% à -3% (12% des répondants vs 38% en 2018). Résultats un peu similaires dans le second œuvre sauf que plus aucune organisation n’envisage un recul d’activité cette année.
Côté équipements, en 2018, 80% des entreprises membres de l’AIMCC ont connu une hausse modeste de leur activité (entre +1% et +3%), tandis que 20% ont essuyé un repli de l’ordre de -1 à -3%. L’évolution d’activité reste possible en 2019 pour 60% d’entre elles, les 40% restants tablent sur la stabilité.
« Globalement, ces résultats sont l’illustration de la tension économique dans laquelle est l’ensemble de la filière après notamment 10 de volumes faibles et de grosses concurrences », explique Hervé de Maistre, président de l’AIMCC. « Deux grandes difficultés se posent actuellement pour nos membres, celle de passer les hausses de prix nécessaires pour maintenir l’équilibre économique et celle d’améliorer leur compétitivité. »