L’année 2018 aura encore été bonne pour les entreprises de construction métallique. Le CA est en progression de 4% à 3,7 milliards d’euros et les carnets de commandes assurent une visibilité sur 6 mois. Seule ombre au tableau : les difficultés de recrutement dans un contexte où les métiers de la construction métallique n’ont guère bonne presse.
« Nous achevons une année 2018 dynamique marquée par un bon niveau d’activité, explique Roger Briand, président du Syndicat de la Construction Métallique de France (SCMF). Ces bons résultats doivent rester mesurés car les chiffres en fin d’année concernant les constructions autorisées stagnent, alors que les surfaces commencées progressent encore de 1,3 % en 2018 et devraient connaître une quasi-stabilisation en 2019. Ce tassement de tendance s’explique notamment par une pause des investissements des surfaces commerciales. Quant aux bâtiments industriels, nous notons une reprise des investissements en début 2019, qui devrait encore porter le secteur. » Ce marché tient en effet le haut du tableau grâce à une mesure fiscale de sur-amortissement destinée à soutenir les investissements du futur (robotisation, transformation numérique) notamment pour les PME. « Rappelons que ce dispositif, déjà mis en place en 2015, permet aux entreprises d’amortir dans leur bilan 140 % du prix de revient d’un équipement industriel », précise Roger Briand. L’activité des bureaux est aussi prometteuse, à l’instar également de l’activité des bâtiments administratifs stimulée par la perspective des Jeux Olympiques 2024 et du Grand Paris. Au global, les marchés du non résidentiel neuf affichent une progression de 7,4 % et les prévisions pour 2019 tablent sur une augmentation de + 3 %.
De nombreuses possibilités de carrière
Si les entreprises de construction métallique bénéficient à ce jour d’une belle visibilité rassurant la profession, le taux de progression des effectifs augmente péniblement de 1,8% cette année. Les urgences sont palliées avec l’emploi intérimaire ou la sous-traitance, mais la recherche de salariés en bureau d’études, en atelier ou en montage sur site devient insistante. « La profession ne peut se développer comme elle le devrait car la production est freinée par l’absence de personnel qualifié », explique Roger Briand. Le SCMF estime en effet à 15 000 le nombre de recrutements nécessaires d’ici à 2024 pour couvrir les besoins de ses entreprises, soit 3 000 postes par an pendant 5 ans. A l’image de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), très investie dans la promotion de ses métiers, le Syndicat a pris la problématique à bras le corps. Des actions de formation ont été engagées aboutissant sur la création d’un nouveau BTS AMCR (Architecture, Métal, Conception et Réalisation), un partenariat avec l’Afpa - qui organise le 21 mars prochain à Champs-sur-Marne un événement dédié Bureaux d’études - la création de formations internes dans les entreprises ou encore le lancement d’une semaine nationale de journées portes ouvertes du 13 au 17 mai prochains qui devraient permettre d’accueillir 1 000 jeunes dans les entreprises adhérentes.
Roger Briand, président du SCMF. Crédit photo : SCMF