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JO de Paris : l'inspection du travail sévit sur 3 chantiers

PUBLIÉ LE 6 MAI 2024
LA RÉDACTION
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JO de Paris : l'inspection du travail sévit sur 3 chantiers
Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Crédit : Paris 2024
Les services de l’Inspection du Travail ont suspendu en mars et en avril les chantiers olympiques de Versailles de la place de la Concorde et de la tour Eiffel. Le montage des tribune s’effectuait en effet dans des conditions de travail estimées dangereuses pour les ouvriers. 

Mandatés par GL Events, l’entreprise en charge du montage des tribunes des sites éphémères des Jeux Olympiques de Paris, les professionnels ont été jugés mis en "danger grave et imminent" de chute de grande hauteur, rapporte Mediapart. Premier chantier suspendu le 8 mars dernier pour une période de six semaines, celui du futur stade équestre, au sein des jardins du château de Versailles, a-t-on appris de l’Equipe. L’inspection du travail a exigé la mise en place "d’aménagements assurant la sécurité des ouvriers", avant de réautoriser l’ouverture du chantier le 18 avril. 

A place de la Concorde, qui accueillera le stade urbain où seront organisées les épreuves de BMX et de skateboard, le chantier a été interrompu "un peu plus de 3 semaines par une interdiction de montage des tribunes", du 14 mars au 9 avril, précise Mediapart. Quant au stade éphémère de la tour Eiffel, terrain des épreuves de beach-volley et de cécifoot, "le montage d’une tribune a été stoppé pendant deux semaines, du 16 au 30 avril". 

On apprend par ailleurs de la direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Drieets), interrogée par Mediapart, que "plus de cent arrêts de travaux ont été pris durant la phase de construction des nouveaux sites olympiques". De son côté, le comité d’organisation des Jeux a indiqué que ces chantiers "n’ont jamais été arrêtés dans leur globalité" et que "le calendrier de montage des sites n’a subi aucun retard". 

GL Events s’est quant à lui fendu d’un communiqué le 24 avril dernier dans lequel il assurait que "ces procédures d’interruptions temporaires sont extrêmement courantes" et promettait qu’il ne fallait y voir aucune « référence à d’éventuels dangers immédiats". "À L’Équipe, l’entreprise avait évoqué "un ajustement sur la méthodologie" de ses chantiers, démentant toute mise en danger des salariés sur le site", commente Mediapart. 

Alors que GL Events nie tout bras de fer avec l’inspection du travail, un membre des services relate un tout autre discours à Mediapart : "Le mode opératoire ne convenait clairement pas. Déjà, aucun ouvrier ne travaillait avec une nacelle, et ils étaient tous dans des positions pénibles et souvent dangereuses, en équilibre sur les structures métalliques, fixés par un harnais, s’accrochant et se décrochant à des “lignes de vie” au fur et à mesure qu’ils grimpaient". "Place de la Concorde, les collègues ont réalisé le contrôle un jour après le démarrage du chantier, et certains gars étaient déjà à 7 mètres de hauteur, poursuit le contrôleur. Les cordes les retenant n’étaient pas toutes réglées de manière adéquate : si quelqu’un tombait de 3 ou 4 mètres, il n’était pas sûr du tout qu’il ne s’écrase pas au sol…".

Autre point à mentionner, GL Events a saisi le tribunal administratif de Versailles en référé, le 25 mars, afin de contester l’arrêt des travaux dans les jardins du château, et en a été débouté le 11 avril. "Les salariés qui travaillaient sur le montage de la partie en décroché se trouvaient pour certains à une hauteur estimée entre 19 et 20 mètres. Certains d’entre eux étaient situés sur des planches qui n’étaient pas solidaires de la structure, et ils étaient dès lors susceptibles de glisser, basculer ou tomber. […] Aucun élément consolidant la solidité des harnais, seul moyen de protection, n’a pu être apporté lors du contrôle ou ultérieurement", justifient les juges dans un document que s’est procuré Mediapart. 

L’inspection du travail reste sur les dents car reste encore le montage mi-mai des tribunes "devant accueillir le public de la cérémonie d’ouverture sur la Seine, tout au long des 12 kilomètres des quais bas bordant le fleuve" ainsi que "le démontage de toutes ces structures éphémères, une fois les Jeux achevés", rappelle Mediapart. 
 
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