Dans sa dernière étude, PlanRadar, plateforme numérique de référence pour la documentation, la communication et le reporting analyse les coûts cachés qui pèsent sur plus de ¾ des professionnels de la construction et de l’immobilier (76,20 %). Au premier plan de ces frais se trouve l’énergie, puis l’augmentation du prix des matériaux de construction, et la pénurie de talents.
La France a été le pays le plus touché par la hausse des prix de l’énergie pour la construction de logements, avec plus 60 % des répondants qui ont été impactés, soit 5 points de plus que la moyenne mondiale. Près de 35 % en France se déclarent « significativement impactés », contre moins de 18 % dans le monde. Cette augmentation des prix de l’énergie ayant atteint +67 % en France en comparaison à 2021, selon l’INSEE. Les gestionnaires de biens immobiliers, les promoteurs immobiliers et les contractants généraux représentent la population la plus touchée. En effet, ces professionnels sont en première ligne et sont directement concernés par les hausses des prix de l’énergie, qui pèsent sur leur compétitivité et leur rentabilité.
Le prix des matériaux
Il est évident que le coût des matériaux représente une part importante dans le budget de la construction de logements. Les répondants ont été interrogés à propos des difficultés d’approvisionnement, des délais de livraison, du sourcing de matériaux écoresponsables, de la qualité des matériaux ainsi que de leurs prix et disponibilités. Si seulement 13,15 % des répondants accusent des retards dans la livraison, ils sont plus de 70 % à subir une augmentation des prix des matériaux. Cette hausse touche indistinctement tous les métiers du secteur et toutes les zones géographiques.
Concernant les délais de livraison, ils touchent particulièrement les gestionnaires de biens immobiliers et les promoteurs immobiliers (21,05 %), mais concernent moins de 10 % des entreprises spécialisées (électricité, plomberie, peinture, menuiserie…), qui ont l’avantage de bénéficier de chaînes d’approvisionnement spécifiques.
L’écoresponsabilité des matériaux fait l’objet de nombreuses interrogations, notamment dans le cadre d’appels d’offres. Néanmoins, les acteurs publics estiment unanimement que cela ne représente pas une contrainte. Seuls une petite partie des architectes s’estiment en difficulté face à ce sujet (7,45 %). Mais les décideurs publics sont confrontés à d’autres enjeux concernant les matériaux : leur qualité (14,29 %), au même rang que les entreprises spécialisées (14,63 %). Pour la grande majorité des répondants, ces aspects qualité (6,89 %) et environnementaux (4.86 %) ne sont donc pas une préoccupation.
La France ne déroge pas aux tendances mondiales et semble même plus impactée par celles-ci. En effet, plus de 77 % des professionnels français subissent les hausses de prix des matériaux (+7 points de pourcentage avec la moyenne mondiale) et 18 % les délais de livraison (+5 points de pourcentage avec la moyenne mondiale).
Sans talents, pas de logement
La pénurie de talents est reconnue comme la plus grande difficulté par les professionnels de la construction et de l’immobilier. Ils sont plus de 80% à faire face à des manques de personnels qualifiés, qui se traduisent principalement par une augmentation des coûts liés aux ressources humaines (salaires…) afin d’assurer la rétention de talents et développer l’attractivité.
Ce phénomène est encore plus prononcé pour les entreprises spécialisées (92,86 %) et pour plus de 88 % des gestionnaires de biens immobiliers et des promoteurs immobiliers. Les architectes sont parmi les moins impactés, mais le restent substantiellement (71,28 %). Là encore, la France ne dénote pas avec cette problématique structurante pour l’écosystème, mais cela semble moins prononcé. L’impact de la pénurie de talents sur les finances en France est moins « significatif » (27,27 %) qu’en Pologne (53,57 %), en Espagne (40,74 %) ou en Roumanie (40,43 %).
Bien que les frais liés à la pénurie de talents soient palpables pour toutes les entreprises, ils semblent limités pour le marché français.
En dépit de tous ces coûts plus ou moins cachés pour l’industrie de la construction immobilière, selon les répondants, il existe une voie pour y pallier. Ainsi, ils sont plus de 64 % à considérer qu’il faut augmenter les investissements technologiques afin de simplifier et de fluidifier la résolution de ces problématiques. Que ce soit pour l’optimisation des consommations d’énergie, de la gestion des matériaux et des talents, l’utilisation d’une plateforme numérique représente une solution complète afin de répondre à ces enjeux.
À ce titre, les interrogés estiment qu’investir dans les nouvelles technologies est la meilleure solution, devant la réduction des barrières règlementaires pour la construction de logements, les aides publiques ou la structuration d’une politique migratoire axée sur les emplois pénuriques.