Emmanuel de Laage, nouveau président du Syndicat de la Construction Métallique de France, fait état d’un bilan positif de la construction métallique en 2024 qui affiche un chiffre d’affaires à plus de 4 milliards d’euros (dont 5 à 10 % à l’export). 790 000 tonnes ont été mises en œuvre (contre 767 143 en 2023), soit un tonnage en croissance de + 3 %.
Si 2024 s’est inscrit en exercice à dynamique positive, Emmanuel de Laage pondère et aborde 2025 avec prudence, qualifiant cet exercice 2025 de retournement. « Les investissements industriels sont en mode pause, la confiance n’est plus là. De plus, le secteur manque de visibilité, d’autant que 2026 sera une année d’élections (municipales) et qu’il est de coutume que les années précédant ces élections soient marquées par un arrêt des projets », commente le président élu en décembre dernier.
Les bâtiments industriels tiennent la barre
Au premier rang des débouchés de la filière, les bâtiments industriels représentent plus de 60 % de l‘activité. Les autres ouvrages, de types ombrières et des supports de centrales photovoltaïques, représentent une belle dynamique avec plus de 12 % des affaires. Suivent ensuite de très près, les bâtiments agricoles, silos et trémies pour 11,95 %, puis les autres bâtiments (bâtiments commerciaux, sportifs & sociaux, établissements d’enseignement, hôpitaux & établissements de santé, logement) à 7,03 %, les ouvrages d’arts (ponts, passerelles) pour 6,09 % et, enfin, les pylônes (1,88 %).
Les chiffres à retenir
>> Le tonnage global 2024 des commandes reçues augmente de + 5 % par rapport à l’année 2023. Depuis le début de l’année 2023 jusqu’à la fin de l’année 2024, la courbe de tendance linéaire représente un «faux plat», signe d’une évolution positive constante.
>> Le taux de croissance annuel moyen progresse de + 1,8 % entre 2014 et 2024 et de + 2,5 % entre 2020 et 2024. Le tonnage mis en œuvre en France est estimé à + 3 % en 2024, pour un chiffre d’affaires sectoriel de 4 milliards d’euros.
>> La productivité croît de 1,44 % entre 2022 et 2023, après une baisse de - 2,4 % entre 2021 et 2022, ceci notamment grâce à la rationalisation continue des process et l’amélioration de l’efficacité permettant d’accepter un nombre croissant de projets.
>> Sur l’année 2024, les autorisations de locaux non résidentiels enregistrées s’élèvent à 37,6 millions de m2 et restent stables par rapport à l’année précédente. Durant cette même année, avec 20 millions de m2, les enregistrements de mises en chantier sont en baisse (- 10,6 %) par rapport à l’année 2023 (Source : SDES, Sit@del2, en surface de plancher, Ministères Territoires Écologie Logement).
>> Les effectifs de la construction métallique française évoluent peu. En 2023, l’effectif permanent augmente de 1,54 % quand l’effectif total (y compris intérimaires) progresse de 1,04 %. Si le nombre d’intérimaires baisse de - 7,51 % fin 2023 par rapport à fin 2022, les autres catégories d’emploi, en revanche, marquent une progression. Ainsi, la catégorie des ouvriers chantiers prend 3,43 % et celle des ouvriers ateliers 1,77 %. Quant aux cadres et ETAM, l’augmentation est plus mesurée, avec + 0, 62 %.
Naissance de France Métallique
Avec la volonté de renforcer et moderniser le secteur de la construction métallique en France et en Europe, le SCMF lance, en juin prochain, son 1er projet stratégique baptisé France Métallique. Cette démarche vise à transformer les défis actuels en opportunités, tout en préservant le patrimoine industriel français dans la construction métallique. S’il assurera la promotion de la filière, il renforcera également la compétitivité sectorielle, soutiendra la transition écologique et développera les compétences, sans oublier de renforcer le levier de l’innovation et de la numérisation. Rendez-vous est donné à Strasbourg, le 20 juin prochain, lors du Congrès annuel du SCMF, pour découvrir France Métallique en détails.