Green Soluce, cabinet de conseil associant ingénierie, management de projet et analyse du marché de la performance environnementale et énergétique des bâtiments a fait le point ce jour, lors d’une table ronde organisée à La Cartonnerie du 11è arrondissement de Paris, sur les enjeux que rencontrent les bâtiments historiques dans le cadre de la transition énergétique.
Le XXIè siècle a vu émerger la révolution énergétique. Aujourd’hui il n’est plus possible de bâtir sans prendre en compte une foule de paramètres environnementaux, ceci afin de construire durablement, et de réaliser des économies d’énergie. A l’instar des nouvelles constructions, le patrimoine architectural doit s’adapter aux nouvelles règlementations « pour évoluer sans perte », explique Laurence Magnus, Architecte des Bâtiments de France.
Quelle règlementation pour les bâtiments historiques ?
Un bâtiment historique, vulgairement assimilé aux bâtiments anciens, se décline en plusieurs catégories. Il peut être un monument historique, un bâtiment non protégé mais repéré dans le PLU Patrimoine, un bâtiment non protégé mais faisant l’objet d’un dossier de la Fondation du Patrimoine, un bâtiment non protégé situé en abord d’un monument historique ou encore un quartier protégé (PSMU, ZPPAUV, AVAP). « C’est le cas, par exemple, des Puces à Paris », souligne Laurence Magnus. « Pour tous ces bâtiments historiques, il y a une notion de transmission. Ils font l’objet d’un dispositif législatif d’utilité publique régi par la titre II du livre VI du code du patrimoine ». Lorsqu’un bâtiment historique doit être rénové, plusieurs interlocuteurs rentrent alors en action. Le Conservateur des monuments historiques se met en relation avec les Architectes des Bâtiments de France qui désigne un maître d’œuvre dans le cadre d’une restauration. Les travaux sont alors soumis à une règlementation juridique, de sécurité, d’accessibilité, de santé/confort et énergétique en accord avec les nouvelles exigences du XXIè siècle.
L’innovation, un atout clé
« L’innovation est un levier fondamental pour permettre aux bâtiments historiques d’évoluer avec leur temps », intervient Nicolas Regnier, président-fondateur de Green Soluce. « Nouveaux matériaux et nouvelles techniques (feutre phonique et thermique, les façades/terrasses végétalisées etc. ) prennent en compte le changement des usages de ces bâtiments. Ils permettent de respecter le cachet en s’adaptant aux exigences thermiques ». « Dans le cas des Halles de la Villette, en agissant sur le comportement, la gestion, les contrats énergie, les équipements/systèmes et l’enveloppe, nous sommes parvenus à améliorer la performance énergétique du bâtiment. Parmi les évolutions apportées, nous avons mis en place un système de récupération d’énergie en hiver et de free cooling en été », poursuit Nicolas Regnier.
Le cabinet de conseil a par ailleurs décroché le contrat d’assistance à maîtrise d’ouvrage des installations techniques de l’Etablissement Public du Musée d’Orsay et de l’Orangerie afin d’en assurer l’exploitation-maintenance. En concevant des contrats d’ingénierie spécifiques au musée, il est parvenu à réaliser 25% d’économie d’énergie.