Le 21 novembre dernier débutait la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD), un temps fort de mobilisation, qui prendra fin le 29 novembre, et qui permet d’encourager et de sensibiliser chacun aux bonnes pratiques de production et de consommation pour la prévention des déchets. La filière Bâtiment est concernée : elle représente environ 19% de la production de déchets, soit 46 millions de tonnes par an. Pour Monsour Bouzoumita, fondateur de la société Orvéa, le nouveau métier de Facilitateur est une des solutions les plus pertinentes afin de sensibiliser et d’accompagner les équipes travaux sur chantier dans la démarche de tri.
Le secteur du bâtiment est un important producteur de déchets en France. Parmi ses 46 millions de tonnes produites chaque année, un quart sont issues du second œuvre. Générés essentiellement par les opérations de démolition, la réhabilitation/rénovation et la construction neuf (7 % des déchets globaux du bâtiment), ils sont recensés en plusieurs catégories : déchets inertes non dangereux, déchets non inertes non dangereux - représentant 13,2 millions de tonnes pour l’ensemble du BTP et 9,7 millions de tonnes pour le secteur du bâtiment - les déchets dangereux. « Depuis le début de cette année, sur ses chantiers en gestion, Orvéa a effectué plus de 1600 rotations de bennes, et collecté plus de 10 000 tonnes de déchets non inertes non dangereux », mentionne Monsour Bouzoumita, fondateur de la société Orvéa. Un chiffre impressionnant quand on sait l’impact de la crise sanitaire sur les chantiers lors du premier confinement.
Des actions simples
Chantiers verts, chantiers propres, chantiers bas carbone … ils sont désormais nombreux les chartes et labels au service de l’économie circulaire. Leur existence traduit une volonté commune et un engagement de l’ensemble des parties prenantes. Pour Orvéa, au départ, il existe des pistes simples d’amélioration de la gestion des déchets sur les chantiers. « Informer les différents acteurs intervenant sur un projet est une première étape. Ces derniers doivent pouvoir s’adresser à un référent capable de les accompagner sur les questions de tri à la source, facilité par la multiplication des points de collectes. Enfin, des rotations plus efficientes, peuvent participer à l’optimisation de la collecte », énumère Monsour Bouzoumita.
Peut mieux faire
En matière de réemploi, le secteur a fort à faire. « L’acte de construire peut avoir un impact positif s’il est inclus dans une vision globale. De la dépollution des sols au réemploi de matériaux, tout cela nécessite l’organisation de la filière. Aujourd’hui, le bâtiment produit prêt de 46 millions tonnes de déchets, dont moins d’1 % sont réemployés », rappelle le dirigeant d’Orvéa. Les nouveaux modèles les plus prometteurs sont initiés par des jeunes pousses qui promeuvent, par exemple, des places de marchés permettant d’intégrer des logiques de réemploi au cœur des projets de construction. La loi relative à la transition énergétique impose d’ailleurs la valorisation de 85 % des déchets du BTP d’ici 2031. Pour l’application de ce cadre légal, il existe de nombreuses certifications type NF habitat HQE. « Le réemploi est une solution, tout comme l’amélioration et l’optimisation de la collecte de déchets sur les chantiers. Mais au-delà du cadre légal, le meilleur moyen pour y parvenir reste l’implication de chacun et la volonté collective de vouloir évoluer les choses et devenir acteur du changement », rappelle Monsour Bouzoumita.
Un coup de pouce
Le nouveau métier de Facilitateur a justement d’intéressant qu’il guide les comportements et les pratiques en matière de tri sur les chantiers. Organisation, suivi régulier et reporting sont les trois missions de ce référent. Les agents Orvéa sont ainsi formés pour sensibiliser les compagnons au moyen de campagnes d’affichage, de favoriser le pré-tri en mettant à disposition des mini Big Bag, et installer différents types de bennes pour collecter les déchets en fonction de leur nature. Il peut même éditer des photos afin de suivre l’état de propreté d’un chantier.
Le chantier de déconstruction du centre commercial Bobigny 2. Crédit photo : BTP Mag