20 000 : c’est le nombre d’hectares d’espaces naturels qui ont été artificialisés chaque année entre 2006 et 2016. Avec la loi Climat et résilience, la France s’engage à atteindre, à horizon 2050, un objectif de zéro artificialisation nette des sols.
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Or, un grand nombre de sites urbains se retrouvent aujourd’hui, du fait de leur histoire industrielle, à l’état de friches polluées. Construction de nouveaux logements, renaturation, implantation de commerces et d’entreprises, développement de nouveaux équipements publics, etc. : tous ces projets de reconversion ont un point commun, leur réussite repose avant tout la mise en place d’une stratégie d’élimination des pollutions invisibles.
« La reconversion des friches industrielles est une opportunité pour le développement durable des territoires et pour imaginer la ville de demain. Mais les projets de requalification durable de ces friches relèvent d’une ingénierie complexe, notamment à cause de l’historique des sites et de la pollution des sols. Sur le territoire métropolitain, la situation est hétérogène. L’inventaire des sites pollués, archivé dans une base de données nationale (BASOL) depuis 1994, répertorie plus de 6 800 sites avec une pollution avérée. La base de données BASIAS de son côté recense 340 000 sites susceptibles d’engendrer des pollutions », précise Nicolas Bouchery, expert Environnement et responsable national domaine Sites et sols pollués chez Apave.
« Cependant, chaque terrain à dépolluer et chaque projet de réhabilitation sont uniques et il convient de répondre à de nombreuses questions : Quelles activités industrielles sont répertoriées ? De quelles façons ont été exploités les sites ? Sur quelle durée ? Avec quel contexte géologique ? Est-ce que les pollutions ont impacté les ressources « eau » ou des sites naturels sensibles ? Quel est le projet futur sur un site à aménager ? De l’état des lieux et du diagnostic environnemental initiaux jusqu’à la mise en place du plan de gestion - dépollution, scenarii de réhabilitation du site, prise en compte des contraintes techniques, juridiques et financières, valorisation des terres excavées dans le cadre d’une gestion circulaire du projet - : in fine, c’est avant tout l’approche globale, dans le temps et dans l’espace, qui fait le succès et la durabilité d’une reconversion de site », conclut-il.