La plateforme Cyclop lancée par le groupe Trace vise à collationner les données de traçabilité des déchets, terres excavées et sédiments pour l’ensemble des filières concernées, dans un cadre de gouvernance ouvert.
Le groupe d’ingénierie environnementale Trace annonce le lancement de Cyclop, une plateforme de traçabilité des déchets à destination des différentes industries et filières métiers. Construite avec l’aide d’IBM Consulting, cette solution s’appuie sur la technologie blockchain pour sécuriser et assurer la confidentialité des données, en s’appuyant notamment sur le protocole Hyperledger Fabric.
Cette annonce intervient dans le contexte de l’entrée en vigueur de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (dite loi AGEC), qui impose depuis le 1er janvier 2022 aux producteurs de déchets et aux filières de recyclage de partager les données de traçabilité des déchets, notamment en ce qui concerne les terres excavées, les sédiments et les produits de démolition, dans un registre national des déchets1.
Réunir les acteurs de la filière
La plateforme Cyclop vise à réunir les différents acteurs de la filière : producteurs de déchets, laboratoires d’analyse, assistants à maîtrise d’ouvrage, transporteurs, entreprises de travaux, négociants, exutoires et acteurs de la revalorisation, et intègre pour eux l’ensemble des éléments devant dès à présent être remontés dans le registre national des déchets au format attendu, leur permettant de se mettre en conformité via un outil accessible à moindre coût. Il s’agit aussi de générer une efficience collective, en réduisant pour chaque acteur l’effort d’agrégation des données et le risque associé à une défaillance de traçabilité. La plateforme permet de tracer le cycle de vie des déchets de bout en bout, en associant, au niveau de granularité le plus fin disponible (par exemple la maille pour les terres excavées), l’ensemble des documents de traçabilité émis par les différents acteurs (diagnostic et caractérisation, fiche d’identification des déchets, certificat d’acception préalable, bordereau de suivi des déchets, etc..).
« Cyclop doit être perçu comme un bien commun de la filière en matière de traçabilité. Au-delà des objectifs parfois divergents des acteurs, nous sommes tous concernés par cet enjeu de renforcement de la traçabilité et de la valorisation des déchets. Cyclop vise à doter la filière d’une plateforme intégrant les processus spécifiques de traçabilité de chaque acteur et, ainsi, à mieux gérer le risque », souligne Didier Lusseyran, directeur général de Trace Digital Processing. Une initiative ouverte
La plateforme se veut générique et adaptable, co-construite par et pour les acteurs de la filière et les experts du métier. Pour développer ses fonctionnalités, elle entend accueillir tous les acteurs de l’économie circulaire dans un cadre de gouvernance ouverte, multipartite et distribuée auprès des utilisateurs clés.
1. Décret du 25 mars 2021 relatif à la traçabilité des déchets, des terres excavées et des sédiments, JORF du 27 mars 2021