Les bassins industriels de Dunkerque et Fos-sur-Mer, deux zones très émettrices en gaz à effet de serre, reçoivent une aide de l’Etat de l’ordre de 17 M€ afin d’engager la réduction de leurs émissions.
Le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, a officialisé ce soutien à sa sortie du site du sidérurgiste ArcelorMittal à Dunkerque, où il était venu rappeler le soutien de l’Etat au plan de décarbonation de l’entreprise, déjà annoncé et en attente d’un feu vert de Bruxelles. Le bassin industrialo-portuaire de Dunkerque, qui représente à lui seul 21% des émissions industrielles de CO2, est ainsi appelé à devenir la première "zone industrielle bas carbone" (ZIBAC) de France, avec l’octroi d’aides de 13,6 millions d’euros.
Le chantier ne pourra se faire qu’ "avec la contribution des acteurs locaux", l’enjeu étant d’organiser "l’ensemble de l’écosystème" pour soutenir la décarbonation via des études d’ingénierie et de faisabilité de décarbonation de la zone". "Il faut une ligne à haute tension, construire des infrastructures" notamment "pour évacuer le CO2 capturé", a déclaré le ministre.
Roland Lescure s’est ensuite rendu dans le Pas-de-Calais à Rety sur le site de Chaux et Dolomies (groupe Lhoist), également en phase de décarbonation. L’industriel doit trouver des procédés de fabrication différents, qui n’émettent pas de CO2, pour des activités comme la sidérurgie ou la fabrication de ciment ou de chaux, notamment en remplaçant les énergies fossiles par des procédés utilisant de l’hydrogène décarboné. Mais aussi de capturer le CO2 émis par les activités industrielles pour le séquestrer dans le sous-sol ou le transformer. Enfin, il peut aussi s’agir de mise en place de réseaux de chaleur récupérée autour d’activités nécessitant des fours et une très haute intensité énergétique.
Le bassin de Dunkerque emploie 17000 personnes et le projet DKarbonation regroupe 30 partenaires publics et privés, portés par un collectif baptisé Euranergie. Le projet de Fos-sur-mer, près de Marseille, s’appelle Syrius. Le Ministre a notamment indiqué faire pression afin que "Bruxelles accélère un peu la cadence" et débloque les aides d’Etat au projet de décarbonation lancé par ArcelorMittal. "La grande phase de décarbonation" est attendue pour fin 2026, dans le cadre d’une "feuille de route de 1,7 milliard d’euros", a pour sa part rappelé le directeur général d’ArcelorMittal France, Matthieu Jehl.